Tranchées, barrages antichars, nouvelles installations sur la côte: les Russes arment massivement la péninsule de la Crimée. Moscou s'attend apparemment à une attaque des Ukrainiens. C'est ce que prouvent les images satellites de la société Maxar, qui montrent le récent développement massif des installations de défense sur la péninsule. Il ressort ainsi de ces images que de nombreuses tranchées ont été creusées sur la côte en l'espace de deux semaines. Certains obstacles ont été érigés en l'espace de quelques jours.
Les ouvriers reçoivent 90 dollars par jour
Les nouvelles défenses mesurent parfois plusieurs kilomètres de long, comme le rapporte le «Washington Post». Les images satellites montrent également que les tranchées ont été creusées en zigzag dans le sol. Pour les Russes, cela avantage les soldats, qui disposent ainsi d'une plus large zone de tir.
«L'armée russe semble penser que la Crimée devra être défendue dans un avenir proche», explique l'analyste militaire russe Ian Matveev dans le «Post». Selon le rapport, la construction des installations nécessite d'innombrables ouvriers, recrutés sur des bourses de l'emploi en ligne. Leur salaire est de 90 dollars par jour.
A plusieurs reprises, l'Ukraine a annoncé une offensive au printemps. La reconquête de la Crimée a été désignée comme objectif principal depuis un certain temps déjà. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promis à ses compatriotes de reprendre le contrôle de la péninsule. On peut toutefois se demander si les ressources de l'armée ukrainienne seront suffisantes pour y parvenir.
Le pont de Crimée partiellement détruit
Michael Kofman, analyste militaire au «Center for Naval Analysis» en Virginie, part plutôt du principe que Kiev pourrait miser sur une stratégie d'épuisement. Il s'agit de rendre la défense russe plus difficile par des attaques continues. Cette tactique doit inciter les Russes à négocier dans le sens de l'Ukraine.
Ces derniers mois, les attaques ukrainiennes en Crimée ont notamment détruit partiellement le pont de Crimée et causé des dommages considérables à un aéroport militaire. Une chose est sûre: sur le plan politique, la perte de la Crimée serait un coup dur pour le président russe Vladimir Poutine.