Trafic en Espagne
Des sous-marins utilisés pour livrer de la drogue ont été saisis par la police

Les trafiquants de drogue font preuve de créativité pour esquiver les forces de l'ordre. Trois sous-marins artisanaux ont été saisis par la police espagnole début juillet. Ils étaient notamment utilisés pour livrer du haschisch.
Publié: 10.08.2022 à 06:14 heures
Trois de ces engins ont été interceptés par la police espagnole début juillet.
Photo: Europa Press
Mathilde Jaccard

Il aura fallu quatorze mois à la police espagnole pour démanteler un trafic de drogue plutôt moderne. Trois sous-marins, autonomes et guidés par GPS, étaient utilisés pour faire des livraisons de drogue. Huit personnes ont finalement été arrêtées début juillet dans le cadre de cette longue enquête.

C’est un nouveau défi pour la police, précise le média espagnol «El Pais». Il faut maintenant faire face à l’utilisation de la technologie et à la créativité toujours plus débordante des narcotrafiquants.

200 kilos de drogue

Ces petits submersibles sont capables de transporter plus de 200 kg de drogue chacun. Ils étaient semble-t-il prévus pour la livraison de cocaïne mais ont été interceptés avec 145 kg de haschisch.

Un homme, actif dans le trafic, a été arrêté par la police à Cadix, en Andalousie. Cet ancien pilote d’hélicoptère serait à l’origine de ces engins, artisanaux mais sophistiqués. Et il posséderait même un large commerce d’appareils technologiques de ce genre. Au choix: drones, sous-marins ou robots terrestres, il y en a pour tous les goûts et pour tous les terrains.

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L’homme semble populaire dans toute l’Europe. Il est probablement le fournisseur de nombreux trafiquants amateurs de technologie: en Italie, en France, au Danemark et en Espagne, selon le grand quotidien madrilène.

Ces petits engins peuvent avoir une autonomie allant jusqu’à 50 km, et sont donc parfaits pour traverser le détroit de Gibraltar, selon les déclarations apportées par la police espagnole, et ainsi faire la connexion entre les deux continents.

Une nouvelle ère pour le trafic

«C’est la première fois que ces véhicules sans pilote sont intervenus en Espagne», se réjouit Juan Antonio Sillero, le chef de l’unité de lutte contre la drogue et le crime organisé d’Algésiras. Mais cette réjouissance est teintée d’inquiétude: ce sont des moyens efficaces pour esquiver les forces de l’ordre.

A qui appartient la drogue? Quel pays traite le délit? Beaucoup de questions qui ne trouvent (encore) aucune réponse. Ces nouvelles technologies compliquent les arrestations, selon Antonio Sillero. «Une personne peut être chez elle, sur son canapé, avec une tablette. Une application pourrait contrôler à distance l’engin pour faire la livraison d’un pays à un autre.»

L’Organisation maritime internationale revoit son cadre légal

Ces inquiétudes sont confirmées par deux professeurs australiens. Selon Natalie Klein et Rob McLaughlin, c’est une nouvelle ère pour le trafic de drogue à l’international. Le trafiquant peut être n’importe où dans le monde et diriger son petit commerce.

Une inquiétude qui a également atteint l’Organisation maritime internationale. Elle a d’ores et déjà lancé une révision de son cadre réglementaire pour prendre en compte ces nouveaux engins autonomes. Des réponses devraient être livrées d’ici septembre, selon la RTS.

En Suisse aussi, les trafiquants pourraient être inspirés. Mais à l’heure actuelle, la douane n’a pas encore intercepté de drones ou de véhicules terrestres de ce type.

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