Torture, mutilations...
À la tribune de l'ONU, l'Arménie accuse l'Azerbaïdjan «d'atrocités innommables»

Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a accusé jeudi à la tribune de l'ONU l'Azerbaïdjan d'avoir commis des «atrocités innommables» une semaine après de violents combats entre les deux pays rivaux. Il a notamment évoqué la mutilation de corps.
Publié: 23.09.2022 à 06:22 heures
Le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères est resté impassible pendant le discours du Premier ministre arménien Nikol Pashinyan (cliché).
Photo: Jason DeCrow

«Il y a des preuves de cas de torture, de mutilations de soldats capturés ou déjà morts, d’assassinats extrajudiciaires et de mauvais traitements de prisonniers de guerre, ainsi que de traitements dégradants de corps», a affirmé le Premier ministre devant l’assemblée générale de l’ONU.

Il a précisé que «le corps d’une militaire avait été mutilé et pris en vidéo par des soldats azerbaïdjanais». Présent dans la salle, le ministre des Affaires étrangères azerbaïdjanais, Djeyhoun Baïramov, qui doit s’adresser à l’assemblée ce week-end, a écouté impassible.

Des affrontements meurtriers, faisant près de 300 morts, ont éclaté le 13 septembre à la frontière entre les deux pays, qui se rejettent mutuellement la responsabilité des combats, les plus violents depuis la guerre en 2020. Le calme est revenu ces derniers jours, mais la situation reste tendue entre les ex-républiques soviétiques rivales.

Région disputée depuis les années 1990

Le Premier ministre arménien a également accusé Bakou d’avoir bombardé des infrastructures civiles, forçant le déplacement de plus de 7600 personnes, en violation de «la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Arménie».

Les derniers affrontements sont les plus intenses depuis une guerre entre les deux pays en 2020 pour le contrôle de l’enclave du Nagorny Karabakh (ou Haut-Karabakh), qui a fait plus de 6500 morts et a conduit Erevan à céder des territoires à Bakou. Moscou a déployé une force de maintien de la paix dans la région après la guerre de 2020.

Avant 2020, l’Arménie et l’Azerbaïdjan s’étaient déjà affrontés dans les années 1990 pour le Nagorny Karabakh, un conflit qui a fait plus de 30’000 morts. Le Nagorny Karabakh est une enclave peuplée d’Arméniens, mais située en Azerbaïdjan.

(ATS)

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