«Sans cette certification, Nord Stream 2 ne peut pas être mis en service», a déclaré Olaf Scholz lors d'une conférence de presse avec le premier ministre irlandais Michael Martin, ajoutant que le dossier allait être «réexaminé» par le gouvernement allemand.
«J'ai demandé au ministère de l'Economie et à l'agence fédérale de certification du projet de suspendre leurs travaux de certification, a précisé Olaf Scholz. Nous ne pourrons pas accepter la reconnaissance des provinces pro-russes, c'est pourquoi il est important de réagir maintenant et rapidement.»
L'accès au gazoduc remis en cause
Tout juste achevé en novembre, mais jamais encore mis en service, Nord Stream 2 est depuis le début du projet au cœur de batailles géopolitiques et économiques. Il était jusqu'ici en attente d'une certification par le régulateur de l'énergie en Allemagne, en raison de problèmes juridiques, en l'occurrence le non-respect de certaines dispositions de la législation allemande et européenne.
Désormais, Berlin franchit un pas supplémentaire en suspendant la procédure et en réexaminant le dossier à la lumière des derniers développements en Ukraine.
Menace d'autres sanctions «massives et robustes»
Nord Stream 2 relie les deux pays via un tube de 1230 kilomètres sous la mer Baltique d'une capacité de 55 milliards de m3 de gaz par an, sur le même parcours que son jumeau Nord Stream 1, opérationnel depuis 2012. Contournant l'Ukraine, le tracé va augmenter les possibilités de livraison de gaz russe à l'Europe.
Le chancelier allemand a en outre prévenu que «d'autres sanctions» contre la Russie pourraient suivre, en cas d'aggravation de la situation en Ukraine, et d'ores et déjà averti que l'Union européenne allait adopter des sanctions «massives et robustes».
Malgré tout, le successeur d'Angela Merkel a appelé à des efforts diplomatiques entre Occidentaux et la Russie «pour éviter une catastrophe». «C'est l'objectif de tous nos efforts diplomatiques», a-t-il ajouté soulignant que «80 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, une guerre menace l'Europe de l'Est».
(ATS)