«Demain est un jour important», a-t-il déclaré dans son adresse quotidienne à la nation, qualifiant d'«historique» le rapport à venir.
L'exécutif européen doit rendre un rapport mercredi sur l'état des progrès réalisés par l'Ukraine, la Moldavie et la Géorgie, et se prononcer sur l'ouverture ou non de négociations d'adhésion, avant que les 27 ne se saisissent de la question lors d'un sommet à Bruxelles à la mi-décembre.
Volodymyr Zelensky a affirmé que son pays «prépar(ait) déjà les prochaines étapes», notamment en «renforçant» ses institutions.
«L'Ukraine fera partie de l'Union Européenne», a promis le président, évoquant le «long chemin» déjà parcouru pour s'en rapprocher. Il a toutefois rappelé que cela nécessiterait un «travail» du pays pour «s'adapter aux normes de l'UE».
En juin 2022, l'UE a accordé à l'Ukraine le statut de candidat, dans un geste hautement symbolique.
Sept critères de référence seront analysés
Pour passer à l'étape suivante, donc l'ouverture des négociations d'adhésion, la Commission européenne a défini sept critères de référence pour Kiev. Il s'agit de conditions à remplir notamment en matière de lutte contre la corruption généralisée et de réformes judiciaires.
La présidente de la Commission Ursula von der Leyen a jugé en septembre que l'Ukraine avait réalisé de «grandes avancées» dans ce sens. Elle s'est rendue à Kiev samedi pour discuter avec Volodymyr Zelensky de l'élargissement de l'UE.
L'Ukraine devra en tout cas s'armer de patience, car les négociations peuvent prendre du temps avant de déboucher sur une adhésion.
Volodymyr Zelensky annule les élections présidentielles de 2024
Les Etats-Unis ont dit mardi être en faveur du maintien d'une démocratie «forte» en Ukraine, tout en semblant comprendre la réticence du président ukrainien Volodymyr Zelensky à organiser des élections au début de l'année prochaine.
Toutes les élections, y compris la présidentielle, sont annulées depuis l'entrée en vigueur de la loi martiale après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022.
«Ce n'est pas le moment pour des élections», a déclaré le chef de l'Etat ukrainien lundi, fermant la porte à un scrutin présidentiel dans le pays et tentant de clore un débat grandissant parmi les dirigeants après plus d'un an et demi d'invasion russe.
Car si la Russie n'avait pas lancé son invasion en février 2022, les législatives en Ukraine auraient dû avoir lieu en octobre de cette année et la présidentielle, en mars 2024.
Interrogé sur les propos de M. Zelensky, le porte-parole du département d"Etat américain, Vedant Patel, a déclaré que cette décision de ne pas organiser d'élections était «conforme à leur Constitution».
«C'est important de rappeler que l'Ukraine se trouve dans cette situation parce que la Russie continue de mener une guerre illégale de grande échelle contre l'Ukraine. Le peuple ukrainien lutte pour sa survie», a déclaré Vedant Patel aux journalistes, dénonçant les «bombardements quotidiens d'infrastructures civiles à travers l'Ukraine».
«Nous avons également clairement indiqué à nos partenaires ukrainiens notre engagement à soutenir non seulement l'Ukraine dans son combat, mais aussi notre engagement à soutenir une approche prudente et constitutionnelle pour maintenir une démocratie forte en temps de guerre», a-t-il déclaré.
L'aide financière à l'Ukraine se maintient, mais elle faiblit
Volodymyr Zelensky nie le fait que la contre-offensive ukrainienne se trouvait dans une impasse, tout en admettant que le conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas avait «détourné l'attention» de la guerre opposant l'Ukraine à la Russie.
De son côté, le porte-parole du département d'Etat a démenti le fait que les Etats-Unis pousseraient l'Ukraine à entamer des négociations pour mettre fin à la guerre.
«Il reste très clair que le Kremlin n'a aucune intention de négocier ou de mettre fin à cette guerre, et nous sommes déterminés à soutenir nos partenaires ukrainiens», a déclaré M. Patel.
Dans une lettre au Congrès publiée mardi, le secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken a demandé l'approbation d'un soutien budgétaire direct de 11,8 milliards de dollars pour aider l'Ukraine.
Une aide qui divise les rangs des républicains, qui soutiennent cependant fermement l'aide à Israël.
(ATS)