La moitié du pays est vacciné, mais:
Le Royaume-Uni est confronté à une troisième vague

Presque aucun pays n'a vacciné autant que le Royaume-Uni. C'est pourquoi les autorités envisagent de mettre fin au confinement le 21 juin. Pourtant, le nombre de cas covid est aussi élevé qu'en février dernier. En cause: le variant indien.
Publié: 10.06.2021 à 21:41 heures
Au Royaume-Uni, le nombre de cas est actuellement en augmentation rapide.
Photo: AFP
Fabian Vogt

L'espoir britannique. Le Premier ministre Boris Johnson envisage publiquement de mettre fin au confinement le 21 juin. Dans le pays qui a été frappé par Corona plus que n'importe quel autre en Europe (4,5 millions de cas, 130 000 morts), les gens pourraient alors enfin jouir de leur liberté. Ces espoirs ont subi un coup brutal mercredi.

Au cours de la semaine dernière, le nombre de cas de Corona au Royaume-Uni a augmenté de 74%. Rien qu'au cours des dernières 24 heures, 7540 nouveaux cas ont été recensés, soit le chiffre le plus élevé depuis février. Neil Ferguson, épidémiologiste à l'Imperial College de Londres, a déclaré à la presse que la Grande-Bretagne était «au début d'une troisième vague». Elle pouvait s'avérer «très grave ou alors être beaucoup moins grave que la deuxième vague». Afin d'éviter une catastrophe, il est crucial de connaître le degré de dangerosité du variant indien, considéré comme le principal responsable de cette augmentation, et l'efficacité des vaccins contre celui-ci. Autrement, le nombre de cas pourrait doubler tous les deux jours.

Quelle est l'efficacité de la protection offerte par les vaccins ?

Selon le ministre britannique de la santé Matt Hancock, les analyses préliminaires suggèrent que ce mutant est environ 40 % plus contagieux que la mutation britannique responsable de la vague dévastatrice de décembre et janvier. On ne sait pas actuellement si elle est tout aussi mortelle.

L'Institut allemand Robert Koch indique de son côté que les vaccins semblent légèrement moins efficaces contre la mutation indienne par rapport à la mutation britannique, mais il est encore trop tôt pour faire des déclarations définitives. Selon l'Organisation mondiale de la santé, le variant indien est «probablement» moins sensible aux anticorps.

Le déconfinement devra attendre

Neil Ferguson, surnommé «M. Lockdown» sur l'île britannique parce que c'est sur la base de ses conseils que le premier confinement de mars 2020 a été décrété, suggère de reporter de quelques semaines la levée du confinement. Il recommande de recueillir davantage de données et de vacciner plus de personnes. Au Royaume-Uni, on suppose que Boris Johnson suivra la suggestion et qu'il annoncera la semaine prochaine un report de la réouverture.

Peu de pays ont vacciné aussi rapidement que la Grande-Bretagne. 54 % de tous les adultes ont déjà reçu deux doses, contre un peu moins de 25 % en Suisse. Alors que la Suisse s'appuie sur les vaccins MRNA de Pfizer et Moderna, le Royaume-Uni injecte principalement le vaccin d'Astrazeneca, qui repose sur une technologie différente.

En Suisse, le variant indien représente actuellement moins de deux pour cent de toutes les infections, selon l'Office fédéral de la santé publique. Le chasseur de virus bâlois Richard Neher ne s'attend pas à une augmentation exponentielle du variant.

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