«C'était une sacrée grosse aile d'un gros avion à réaction», raconte Kit Olver au «Sydney Herald». Le pêcheur australien était sorti en 2014 pour une bonne prise dans une zone particulière près de la ville côtière de Robe. Les poissons d'eau profonde, notamment des dorades roses, s'y ébattent souvent.
Mais ce jour-là, à la place des animaux, il s'est retrouvé avec une épave dans ses filets. Le pilote amateur a tout de suite compris qu'il s'agissait d'un gros avion. «Cette chose était bien plus grande que tout ce qui entre dans la catégorie des avions privés.»
L'avion a soudainement disparu du radar
Kit Olver en est convaincu, l'aile appartient au Boeing 777 disparu du vol MH370. À ce jour, on ne sait toujours pas ce qu'il s'est passé à bord de l'avion. Un détournement, des problèmes techniques ou même un abattage? Le mystère reste entier! Le 8 mars 2014, le Boeing 777 de la Malaysia Airlines, avec 239 personnes à bord, a soudainement disparu des écrans radars alors qu'il reliait Kuala Lumpur à Pékin.
Les recherches sous-marines menées dans une zone de 120'000 kilomètres carrés n'ont pas permis de retrouver la moindre trace de l'épave. Début 2017, l'Australie, la Malaisie et la Chine ont alors mis fin à la plus grande opération de recherche de l'histoire de l'aviation.
«J'aurais aimé ne jamais voir cette chose»
Hormis quelques débris échoués sur différentes côtes, il n'y a aucune trace de l'avion. On suppose que le Boeing repose au fond de l'océan Indien. Kit Olver n'a aucune preuve pour étayer son histoire. Il n'a pas pu récupérer l'aile, son filet n'a pas tenu sous le poids de l'objet. Lui et son équipe auraient essayé de remonter l'aile pendant toute une journée. Sans succès.
Ils ont finalement dû couper le filet, valant 20'000 dollars. Aujourd'hui encore, cela l'agace: «J'ai cherché une solution. Je jure devant Dieu, j'aurais aimé ne jamais voir cette chose.»
Les autorités ne s'intéressaient pas à lui
Kit Olver savait pertinemment qu'il allait se faire traiter de complotiste ou de menteur. Mais ce qu'il dit semble plausible. Selon le «Sydney Herald», le pêcheur a navigué jusqu'à l'âge de 75 ans et est considéré comme un dur à cuire, déterminé et honnête. Il n'est pas du genre à inventer des mensonges. Et surtout pas quelque chose d'aussi spécial que la découverte d'une partie de l'épave du vol MH370.
Il a également informé les autorités australiennes de sa découverte. Et il connaît encore l'endroit exact où l'aile est censée se trouver! Mais l'Australian Maritime Safety Authority lui aurait fait savoir qu'un conteneur maritime d'un navire russe a coulé à cet endroit, il y a des années. C'est sûrement une partie de ce naufrage qu'il a récupéré dans ses filets, pensent les autorités.
Une entreprise américaine a fouillé 25'000 km²
Les proches des passagers, pour la plupart chinois, qui se trouvaient à bord du vol MH370 ne perdent pas espoir. Fin novembre, lors d'audiences sur les dommages et intérêts devant un tribunal de Pékin, ils ont déclaré qu'ils prendraient en charge tous les coûts de l'opération de recherche si celle-ci ne donnait rien. La même méthode avait été utilisée en 2018 lors d'un accord entre la Malaisie et la société privée américaine Ocean Infinity.
L'entreprise avait alors recherché l'appareil disparu dans une nouvelle zone d'environ 25'000 kilomètres carrés... sans succès. Kit Olver a affirmé s'être aussi adressé à Ocean Infinity. Mais il n'a jamais reçu de réponse.
(AFP)
