Des personnes «gravement traumatisées»
La situation est désespérée dans les zones inondées d'Allemagne

Au moins 179 personnes sont mortes dans les tempêtes qui ont frappé l'Allemagne. Des dizaines de personnes sont toujours portées disparues. La police fédérale dresse un tableau sombre de la situation sur le terrain.
Publié: 29.07.2021 à 16:17 heures
|
Dernière mise à jour: 29.07.2021 à 16:30 heures
1/19
Des personnes épuisées nettoient la ville de Bad Neuenahr-Ahrweiler, qui a été durement touchée par la tempête.
Photo: keystone-sda.ch
Georg Nopper, Alexandre Cudré (adaptation)

Pas d'électricité, pas d'eau potable. En Allemagne, pour de nombreux habitants des zones inondées des Länder de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et de Rhénanie-Palatinat (ouest du pays), la situation est encore difficile plusieurs jours après les inondations meurtrières qui ont touché la région.

C'est ce qui ressort d'un rapport de la police fédérale allemande dans un document révélé par le quotidien «Bild». Celui-ci y indique que «la condition des services publics de distribution pour la population est jugée problématique». De nombreuses personnes touchées ont été par ailleurs «gravement traumatisées».

Comme l'avertit encore la police fédérale dans son document, un «rocher de 500 tonnes menace de se détacher» en Rhénanie-Palatinat.

La situation sécuritaire est également une source de préoccupation, selon le rapport. «L'approbation concernant les forces d'urgence est en baisse constante», indique-t-il.

Des extrémistes se font passer pour la police

D'ailleurs, un micro-phénomène très particulier et inquiétant a lieu en Rhénanie-Palatinat. Selon le rapport, des «Reichsbürger» (citoyens du Reich) se baladent dans plusieurs localités en uniforme similaire à celui de la police, tentant «d'ordonner aux forces de l'ordre de quitter la zone».

Organisés de manière sectaire, les Reichsbürger sont considérés comme des extrémistes de droite. Ils nient l'existence de l'État fédéral allemand actuel, ne considérant comme légitime que l'Empire allemand du début du XXe siècle, voire l'Etat prussien du XIXe. Ils sont observés par les services de renseignement intérieur allemand.

Rainer Wendt, chef du syndicat de la police, utilise des mots clairs pour décrire le comportement de ces shérifs autoproclamés: une inondation catastrophique n'est pas une fête costumée pour les extrémistes. «Il n'est pas question qu'ils se mettent en scène dans la zone d'opération, la police doit les faire dégager».

Les criminels profitent de la détresse des gens

De nombreux criminels tentent également d'exploiter la situation critique des personnes vivant dans des zones sinistrées. La police conseille de faire attention aux escroqueries. Sur Internet, par exemple, on propose la vente d'appareils tels que des pompes ou des ventilateurs qui n'existent pas.

En outre, les criminels tentent d'accéder aux maisons sous de faux prétextes. La porte-parole du gouvernement, Ulrike Demmer, condamne «l'instrumentalisation de ce terrible événement» à l'égard de ces pillards dans la zone d'inondation.

Les gens sont sous le choc

Manuel Bobrich, un médecin de Bienne qui était de service la semaine dernière en tant que bénévole dans la zone inondée de Bad Neuenahr-Ahrweiler en Rhénanie-Palatinat, fait également état de conditions choquantes.

«On n'est pas habitué à de telles images en Allemagne», déclare-t-il au «Bieler Tagblatt». «Les gens semblaient hagards, dit-il, ils se concentrent sur la survie et le choc et la conscience de ce qui s'est passé ne surviennent généralement qu'après environ deux semaines».

(noo)

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la