Coronavirus
Un laboratoire rejette les accusations sur les origines du Covid-19

La directrice d'un laboratoire de l'institut de virologie de Wuhan a de nouveau démenti lundi la théorie, selon laquelle le virus à l'origine du Covid-19 aurait pu s'échapper de son institution. Les appels en faveur d'investigations plus approfondies se multiplient.
Publié: 15.06.2021 à 11:34 heures
Le laboratoire de Wuhan étudie de nombreux virus dont les coronavirus (archives).
Photo: Ng Han Guan

Longtemps balayée d'un revers de main par la plupart des experts, la théorie d'un accident de laboratoire à Wuhan, en Chine, est revenue en force ces dernières semaines dans le débat américain. Le président américain Joe Biden a appelé les services de renseignements américains à «redoubler d'efforts» pour expliquer les origines du Covid-19, déplorant le manque de coopération et de transparence de Pékin.

SARS-CoV-2 pas d'un laboratoire, dit sa chef

«Comment diable puis-je apporter des preuves de quelque chose dont il n'y a aucune preuve?», a lâché la virologue chinoise Shi Zhengli, à la tête du laboratoire de haute sécurité P3 (pathogène de classe 3) de l'institut de Wuhan, interrogée par téléphone par le New York Times, souhaitant poursuivre par e-mail.

Elle a ensuite répondu par une négative appuyée, lorsqu'il lui a été demandé si son laboratoire avait eu en sa possession une souche du nouveau coronavirus avant la pandémie.

Elle a aussi démenti les informations, publiées dans la presse américaine, selon lesquelles trois chercheurs de l'institut de Wuhan auraient été hospitalisés en novembre 2019, présentant des symptômes compatibles avec le Covid-19, mais aussi avec ceux d'une «infection saisonnière».

Un laboratoire a également rejeté les accusations de manipulations génétiques dangereuses

Shi Zhengli a également rejeté les accusations de manipulations génétiques dangereuses, notamment relayées aux Etats-Unis par certains élus républicains. Ces recherches, dites de «gain de fonction», consistent à modifier délibérément le code génétique d'une molécule, en l'occurrence d'un virus, de façon parfois inoffensive, mais parfois visant à accroître la virulence ou la transmissibilité d'un pathogène afin de mieux le comprendre.

Très controversées, des recherches de ce type ont pourtant eu lieu à l'institut de Wuhan, affirme le New York Times. Le journal renvoie à un article publié en 2017 par un groupe de scientifiques du laboratoire de Wuhan, dont le Dr Shi, où ils présentent les résultats de recherches au cours desquelles ont été créés de nouveaux coronavirus de chauve-souris.

Interrogée par le New York Times sur la question, la responsable affirme n'avoir jamais conduit d'expériences de gain de fonction «visant à accroître la virulence de virus».

(ATS)

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