Adieu sorties au restau, salon de coiffure et salle de sport! Le chancelier autrichien Alexander Schallenberg, de concert avec les chefs de gouvernement des Etats fédéraux, a décidé de serrer la vis d'une manière inédite en Europe pour les réfractaires à la piqûre. Un confinement pour les non-vaccinés âgés de plus de 12 ans est appliqué depuis lundi en Autriche.
Les personnes non vaccinées ou qui ne peuvent pas prouver qu’elles ont été infectées par le coronavirus au cours des 180 derniers jours – c’est-à-dire tous ceuxtoutes celles qui ne disposent pas d’un certificat «2G» – ne sont autorisées à quitter leur domicile que dans certains buts: faire du sport, se rendre chez le médecin et faire leurs courses, uniquement dans les magasins de première nécessité.Adieu sorties au restau, salon de coiffure et salle de sport! Une exception reste possible pour ceux qui ont déjà reçu la première piqûre, à condition d'avoir sur soi un test PCR négatif.
La mesure hors du commun fait hurler le leader populiste Herbert Kickl. Et pour cause: l'annonce avait fait grand bruit, mais la mise en œuvre de ce confinement songeur. Un grand nombre de contrôles devaient être faits par les autorités, qui semblent ne pas parvenir à assurer le suivi de cette mesure. Le gouvernement devra aujourd'hui tirer un premier bilan de ces dix jours de confinement.
Le monde germanophone a trouvé une astucieuse manière de parler des différents niveaux de protection sanitaire qui composent les mesures. Il s’agit de la règle des 3G, 2G ou 1G.
3G: geimpft, genesen, getestet; vacciné, guéri, testé.
Chaque statut permet de disposer du certificat Covid pour une durée limitée spécifique. Les personnes ne voulant pas du vaccin peuvent prouver par un test qu'ils sont négatifs au Covid. Il s’agit de l’application pratique la plus répandue, bien qu'elle tende à être remplacée par la 2G.
2G: geimpft, genesen; vacciné, guéri.
Prouver par un test que l’on est négatif au Covid ne suffit plus à se rendre librement en intérieur, dans les restaurants ou commerces: il faut être guéri ou vacciné. Après l'Allemagne et l'Autriche, cette application s'est récemment généralisée dans de nombreux commerces en Suisse, sur indication du Conseil fédéral.
2G+: vacciné, guéri + testé.
Les personnes doivent être guéries ou vaccinées et prouver par un test qu'elles sont négatives au coronavirus.
1G: geimpft; vacciné.
Cette application n’a lieu quasiment nulle part. Pour être considérées comme vaccinées, les personnes qui n’ont pas attrapé le Covid doivent recevoir deux injections et les personnes déjà guéries une seule. L'Autriche a prévu la vaccination obligatoire dès février prochain. Le Costa Rica a imposé cette mesure pour ses hôtels et ses restaurants.
Le monde germanophone a trouvé une astucieuse manière de parler des différents niveaux de protection sanitaire qui composent les mesures. Il s’agit de la règle des 3G, 2G ou 1G.
3G: geimpft, genesen, getestet; vacciné, guéri, testé.
Chaque statut permet de disposer du certificat Covid pour une durée limitée spécifique. Les personnes ne voulant pas du vaccin peuvent prouver par un test qu'ils sont négatifs au Covid. Il s’agit de l’application pratique la plus répandue, bien qu'elle tende à être remplacée par la 2G.
2G: geimpft, genesen; vacciné, guéri.
Prouver par un test que l’on est négatif au Covid ne suffit plus à se rendre librement en intérieur, dans les restaurants ou commerces: il faut être guéri ou vacciné. Après l'Allemagne et l'Autriche, cette application s'est récemment généralisée dans de nombreux commerces en Suisse, sur indication du Conseil fédéral.
2G+: vacciné, guéri + testé.
Les personnes doivent être guéries ou vaccinées et prouver par un test qu'elles sont négatives au coronavirus.
1G: geimpft; vacciné.
Cette application n’a lieu quasiment nulle part. Pour être considérées comme vaccinées, les personnes qui n’ont pas attrapé le Covid doivent recevoir deux injections et les personnes déjà guéries une seule. L'Autriche a prévu la vaccination obligatoire dès février prochain. Le Costa Rica a imposé cette mesure pour ses hôtels et ses restaurants.
Un «système d’apartheid»
Les mesures annoncées par le gouvernement autrichien font écho à la courbe du nombre de cas qui croit de façon exponentielle en Autriche. L'incidence sur sept jours pour 100'000 habitants est désormais de 890 cas. Ce lundi, l'Autriche a vécu un nouveau record avec près de 12'000 nouvelles infections en 24 heures. Pas de bonne augure. Mais malgré cette évidence statistique, le parti populiste, le FPÖ, est monté au front pour s'opposer aux mesures ordonnées par les autorités. Le chef de ce parti de droite, Herbert Kickl, fulmine. Son pays est désormais basé sur un «système d’apartheid», dénonce-t-il avec virulence sur Facebook, appelant à une nouvelle manifestation samedi prochain. Selon ses propres affirmations, il a déjà déposé une plainte auprès de la Cour constitutionnelle pour non-respect des droits et libertés fondamentales.
Ses propos semblent néanmoins rencontrer peu d'écho. Quelques centaines d'opposants aux mesures ont manifesté devant la Chancellerie après la décision du gouvernement. Pas de quoi effrayer Alexander Schallenberg, le très conservateur chancelier autrichien, plutôt habitué à adopter un ton menaçant au lieu de faire appel à la bonne volonté de ses citoyens dans sa politique sanitaire. Alexander Schallenberg veut envoyer un message clair à la population: les personnes non vaccinées sont les vecteurs d’infection de cette quatrième vague.
Pour démontrer la pertinence de sa politique et faire baisser les courbes, le gouvernement a donc utilisé les grands moyens, comme l'a expliqué le ministre de l'Intérieur Karl Nehammer: «Chaque Autrichien doit s’attendre à être contrôlé». Deux patrouilles supplémentaires ont notamment été déployées dans chaque district pour assurer «un réseau très dense de contrôles», a poursuivi le ministre. Des vérifications des certificats 2G se feront devant les magasins, par exemple. Des contrôles de la circulation ne sont pas exclus. Les contrevenants s'exposent à des amendes très salées, allant jusqu’à 1450 euros, selon un barème rendu public par les autorités. Le non-respect de règles encore plus strictes, concernant par exemple l'indispensable certificat 3G sur le lieu de travail, peut coûter encore plus cher.
Violation des restrictions de sortie pour les personnes non vaccinées: jusqu'à 1450 euros d'amende
Violation du respect de la règle «2G» pour les opérateurs (par exemple, les pubs ou les coiffeurs): 3600 euros
Violation de la règle «3G» sur le lieu de travail en tant qu'employé: jusqu'à 500 euros d'amende
Violation de la règle «3G» sur le lieu de travail en tant qu'employeur: amende jusqu'à 3600 euros
Organiser des réunions à titre commercial et ne pas se conformer aux exigences: amende pouvant aller jusqu'à 30'000 euros
Violation des restrictions de sortie pour les personnes non vaccinées: jusqu'à 1450 euros d'amende
Violation du respect de la règle «2G» pour les opérateurs (par exemple, les pubs ou les coiffeurs): 3600 euros
Violation de la règle «3G» sur le lieu de travail en tant qu'employé: jusqu'à 500 euros d'amende
Violation de la règle «3G» sur le lieu de travail en tant qu'employeur: amende jusqu'à 3600 euros
Organiser des réunions à titre commercial et ne pas se conformer aux exigences: amende pouvant aller jusqu'à 30'000 euros
Pas de policier en vue
Le système mis en place par les autorités est-il aussi bien huilé que les autorités le prétendent? Sur place, ce lundi, une forte présence médiatique le long de la plus longue artère commerçante de Vienne a permis de démontrer que les contrôles n'étaient de loin pas aussi forts que ce qu'avait annoncé Karl Nehammer. Vers midi, Mariahilfer Strasse était très fréquentée, mais il n'y avait aucun policier en vue.
Le confinement des Autrichiens est prévu pour dix jours et il sera réévalué aujourd'hui par le gouvernement. La réunion risque d'être tendue: les membres de l'exécutif ne sont pas d'accord entre eux. Le ministre de la Santé lui-même semble douter de l'efficacité de cette seule mesure: l'écologiste Wolfgang Mückstein a déclaré qu'un couvre-feu nocturne concernant l’ensemble de la population pourrait également être discuté. Mais cette idée a été démentie par le chancelier autrichien selon Le Temps, qui a affirmé que la priorité était «de faire vacciner les non-vaccinées et non d’enfermer les vaccinés».
La Suisse, un cas différent
Vu de Suisse, ces mesures restrictives semblent presque hallucinantes. Malgré la hausse des infections, les autorités ne pourraient pas ordonner un tel confinement – peu importe son efficacité. C'est en tout cas l'avis de Philippe Luchsinger, président de l’Association des médecins de famille et de l’enfance suisses: «Jusqu’à présent, la Suisse a largement privilégié une stratégie basée sur des recommandations plutôt que sur des règles restrictives. Imposer de telles interdictions ne serait pas réaliste – pour des raisons politiques».
La multiplication de manifestations antivax en témoigne. Tout comme les récents rebondissements autour de la Walliserkanne, le restaurant valaisan dont les propriétaires rechignaient à imposer le certificat Covid à leurs clients. Ses propriétaires refusaient non seulement de se plier à la politique ordonné par le Conseil fédéral, mais aussi à la fermeture de l'établissement imposée par les autorités locales. Entre manifestations tonitruantes dans toute la station et détournement des mesures prises par la police valaisanne, la famille de réfractaires leur avait donné bien du fil à retordre.