En exprimant ainsi lundi sa préoccupation sur Twitter, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) va dans le même sens que la France, elle aussi inquiète de la situation sur place. À noter que les Kosovars représentent une des plus importantes minorités étrangères en Suisse, avec quelque 115'000 ressortissants, un nombre en constante hausse.
Le Ministère français des affaires étrangères s'est dit lui aussi «très préoccupé» des vives tensions au nord du Kosovo, et notamment de l'attaque «inacceptable» contre les forces de l'ordre de l'UE survenue dans la nuit de samedi à dimanche.
La police de l'Union européenne déployée dans la région dans le cadre de la mission EULEX a déclaré avoir été visée par une grenade assourdissante, qui n'a pas fait de blessés dans ses rangs.
Serbes et Kosovars, tensions croissantes
Les tensions, déjà régulières dans la région, se sont accrues à l'approche des élections locales dans les municipalités en majorité peuplées de Serbes. Au point que la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, a annoncé samedi un report au 23 avril des élections initialement prévues pour le 18 décembre et que le principal parti serbe a dit vouloir boycotter.
Par ailleurs, des centaines de Serbes du Kosovo, protestant contre l'arrestation d'un ancien policier, ont érigé samedi et dimanche des barricades sur une route dans le nord du pays, bloquant le trafic à deux importants points de passage à la frontière avec la Serbie.
Plusieurs heures après la mise en place des blocages routiers, la police a dit avoir subi trois attaques successives avec des armes à feu samedi soir sur l'une des routes menant à la frontière.
Paris et Moscou appellent au dialogue
Dans son communiqué, la France a rappelé son soutien à la médiation européenne entre la Serbie et le Kosovo qui doit permettre de «progresser vers un accord global» et a exhorté «les deux parties à se réengager dans le dialogue».
Moscou, de son côté, a appelé à régler les tensions entre la Serbie et le Kosovo par des «moyens diplomatiques» après des attaques ayant visé la police. La Russie, qui exige aussi que les droits des Serbes soient «garantis», est un proche soutien de Belgrade du fait de liens historiques et religieux anciens.
Indépendance kosovare non reconnue par Belgrade
L'ancienne province serbe du Kosovo, en majorité peuplée d'Albanais, a proclamé son indépendance en 2008. Cette indépendance a été reconnue par les États-Unis et la majorité des pays de l'UE, mais pas par Belgrade, qui encourage la majorité serbe du Nord du Kosovo à défier l'autorité de Pristina.
L'ancienne province serbe du Kosovo, théâtre d'une guerre à la fin des années 1990 entre l'armée yougoslave et les indépendantistes kosovars dans laquelle s'est impliquée l'OTAN, a proclamé son indépendance en 2008.
Les Serbes sont environ 120'000 sur une population kosovare totale de quelque 1,8 million de personnes, très majoritairement d'origine albanaise.
(ATS)