Plus de respiration suffocante derrière un masque, plus de test nasal insupportable… L'heure n'est plus à la pandémie. Pourtant, le Covid-19 n'a pas totalement disparu et se mesure désormais à travers ses effets sur notre organisme. C'est ce que suggère une analyse de l'entreprise britannique Airfinity. Les données de différents établissements publics de santé ont été évaluées dans le monde entier. Résultat: au moins 13 maladies infectieuses augmentent actuellement. Et à une vitesse folle!
Ainsi, le nombre de cas de grippe a grimpé d'environ 40% entre octobre 2021 et septembre 2023, par rapport à 2019 et 2020. Le nombre d'infections par la coqueluche en Chine a, lui, été multiplié par 45 entre janvier et avril de cette année, par rapport à la même période l'année dernière. Concrètement, nous sommes plus souvent malades.
Le Japon prend des mesures
En Australie, le virus respiratoire syncytial (VRS), qui provoque des bronchites et des pneumonies chez les nourrissons et les jeunes enfants, s'est propagé de manière exponentielle. Les cas de dengue au Brésil et en Argentine, de même que le syndrome de choc toxique streptococcique (STSS) au Japon ont également connu une hausse sans précédent: au 2 juin, 977 cas avaient été recensés au pays du Soleil Levant. Bien plus qu'en 2023, où «seules» 941 personnes avaient été infectées.
Le ministère japonais de la Santé avait même appelé à redoubler de vigilance et à renforcer certaines mesures d'hygiène, comme le port du masque ou la distanciation sociale. En vain: les nouveaux cas explosent. Pire: les experts ne peuvent toujours pas dire pourquoi.
Pourquoi les bactéries et les virus se propagent-ils aussi rapidement?
Les experts pointent désormais le Covid-19 et ses effets secondaires sur la performance notre système immunitaire, de moins en moins capable de freiner la propagation de certaines infections et d'empêcher les virus de nous attaquer. En clair: le virus pourrait avoir mis nos défenses immunitaires à plat.
A cela pourrait s'ajouter la réticence en ce qui concerne la vaccination. Ainsi, il est possible que derrière l'augmentation de la rougeole ou de la coqueluche se cache un moins bon taux de vaccination.
Autre théorie, les mesures d'hygiène imposées durant la pandémie ont été abandonnées. Désormais, presque plus personne ne porte de masque, ne garde ses distances et ne se lave les mains aussi méticuleusement.
«Potentiellement encore plus catastrophique que le Covid»
Actuellement, c'est le virus de la grippe aviaire H5N1 qui préoccupe les experts. Ces derniers mois, le virus s'est propagé de manière dramatique dans les élevages bovins aux États-Unis. Plusieurs personnes ont également déjà été infectées, ce qui fait craindre une pandémie imminente.
«Si le H5N1 devait se transmettre d'homme à homme, le monde serait très probablement à nouveau submergé», a averti mardi l'ancienne Première ministre néo-zélandaise et co-auteure de l'étude Helen Clark. Une pandémie de grippe aviaire pourrait être «potentiellement encore plus catastrophique que le Covid».