La cérémonie s'est déroulée mardi en fin de matinée en présence d'une trentaine d'invités, regroupés sous l'abri du quai numéro 9 alors qu'un orage s'abattait sur Lausanne. «C'est le ciel qui applaudit» le début des travaux, a plaisanté Simonetta Sommaruga, essayant de se faire entendre sous les trombes d'eau et les coups de tonnerre.
La météo orageuse n'a pas empêché la conseillère fédérale de dire sa «joie» d'ouvrir un chantier qui va permettre à la gare de Lausanne, et à toute la région, d'entrer dans «une nouvelle ère». Le rail du futur est «désormais lancé» sur l'Arc lémanique, ce qui permettra de combler «le retard» pris sur les grandes agglomérations alémaniques, a-t-elle ajouté.
Egalement invité à prendre la parole, le conseiller d'Etat genevois Serge Dal Busco a aussi souligné que ces travaux ne s'arrêtaient pas à la seule gare de Lausanne, mais contribuaient «à l'unité de la métropole lémanique». Il a rappelé que la gare de Genève allait, elle aussi, subir de profondes transformations ces prochaines années.
Son homologue vaudoise Nuria Gorrite a, elle, insisté sur l'importance d'une infrastructure ferroviaire de pointe pour répondre au défi climatique. «La population souhaite des alternatives concrètes pour réduire sa consommation d'énergie fossile. Et la meilleure technologie pour y arriver, c'est le rail», a-t-elle affirmé.
Du côté des autorités lausannoises, la municipale Natacha Litzistorf a rappelé que ce n'était pas seulement la gare, mais «un morceau de ville» qui était en mutation. Voisins de la gare, le pôle muséal de Plateforme 10 et le quartier de la Rasude constituent «les deux autres pièces maîtresses» d'un secteur en pleine métamorphose, a-t-elle relevé. La place de la Gare sera aussi complètement repensée pour favoriser la mobilité douce.
Cinquième intervenant, le patron des CFF Vincent Ducrot a souligné «l'extrême complexité» du chantier à venir. «C'est une opération à coeur ouvert», a-t-il déclaré, en prenant l'exemple de la gigantesque marquise de verre et de métal, une pièce historique, qu'il faudra déplacer. Il a aussi demandé de la patience aux 30'000 riverains qui se seront affectés par le chantier.
Le lancement officiel des travaux en gare de Lausanne intervient après plus d'une décennie de procédures diverses. Ils doivent permettre de répondre à la forte fréquentation d'une gare qui accueillera 200'000 usagers par jour d'ici 2030, contre 130'000 aujourd'hui.
Les quais seront élargis et allongés pour permettre le passage de trains de 400 m de long. Il n'y aura plus deux mais trois passages sous-voies, dont la largeur sera doublée. Des connexions en souterrain sont aussi prévues avec le métro m2 et futur m3. Parmi les autres aspects du chantier, la façade sud sera entièrement remodelée.
Si des travaux préparatoires ont déjà commencé, le chantier démarrera véritablement durant l'été avec notamment la destruction de plusieurs bâtiments à la rue du Simplon, au sud de la gare.
Une des premières améliorations pour les voyageurs est attendue fin 2022, lorsque quatre trains par heure et par sens pourront circuler entre Cossonay et Cully, renforçant ainsi le RER vaudois.
Le premier quai réaménagé devrait être prêt en 2025, les autres en 2029. Quant aux nouveaux passages souterrains, ils devraient être mis en service entre 2030 et 2032.
Le coût total des travaux se monte à environ 1,3 milliard de francs. La Confédération assure la majeure partie du financement (900 millions), au côté de CFF Immobilier (250 millions), du Canton de Vaud (90 millions) et de la Ville de Lausanne (15 millions).
(ATS)