La manifestation était organisée samedi à la mi-journée à l'appel du parti d'extrême droite FPÖ, même si son chef Herbert Kickl, testé positif au coronavirus, était absent.
La foule, réunie au coeur de la capitale autrichienne à deux pas de la chancellerie, agitait des banderoles dénonçant «la corona-dictature» ou encore disant «non à la division de la société». Le tout sous haute surveillance de la police, qui redoutait la venue d'identitaires, de militants néonazis et de hooligans.
Aux alentours de 14h, la situation dans le centre-ville de Vienne dégénère de plus en plus. Selon «oe24», des manifestants lancent des fumigènes et tentent d'empêcher la police de séparer les différents groupes.
Les premières arrestations de manifestants ont eu lieu: selon le rapport, une personne a été immobilisée au sol par des policiers et emmenée. Selon «heute.at», des canettes de bière, des bouteilles et des œufs ont également été lancés en direction des policiers.
Mais parmi ceux appelant à la «résistance», il y a aussi les quidams pacifiques. Katarina Gierscher, originaire de la province du Tyrol, a fait six heures de route pour venir manifester. «Ce n'est pas normal qu'on nous prive de nos droits», déplore cette professeure de 42 ans qui garde depuis plusieurs mois ses quatre enfants à la maison. «La pression à l'école est trop forte», dit-elle à l'AFP, citant les tests PCR réalisés chaque semaine dans les classes. «Le gouvernement veut nous diviser, nous devons rester unis», lance-t-elle.
Vaccination obligatoire
Une semaine après avoir sévi contre les non-vaccinés, le chancelier conservateur Alexander Schallenberg a annoncé vendredi un confinement des 8,9 millions d'habitants jusqu'au 13 décembre. A compter de lundi, ils n'auront plus le droit de quitter leur domicile sauf pour faire leurs courses, du sport ou pour des soins médicaux. Seules les écoles restent ouvertes mais les parents sont encouragés à ne pas les conduire en cours.
Malgré ses réticences initiales, le gouvernement va en outre préparer une loi pour imposer la vaccination de la population adulte au 1er février 2022. Les réfractaires s'exposeront à des sanctions.
M. Schallenberg s'est excusé vendredi auprès des personnes vaccinées de devoir prendre de telles restrictions «radicales». Il s'en également pris aux «forces politiques dans ce pays qui s'opposent avec véhémence» à la vaccination, dénonçant un «attentat contre notre système de santé».
Un nombre de cas inédit
Dans une allocution télévisée, le président autrichien Alexander van der Bellen a mis en garde contre les fractures de la société qui risquent de «se creuser davantage encore». «Les prochaines semaines vont exiger un gros effort de notre part. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour briser la quatrième vague et empêcher la suivante», a-t-il insisté.
Dans une Europe redevenue l'épicentre de l'épidémie, les cas ont atteint ces derniers jours en Autriche des niveaux inédits depuis le printemps 2020: plus de 15'000 nouvelles contaminations sont recensées quotidiennement, alors que le taux de vaccination se situe autour de 66%, soit légèrement en deçà de la moyenne européenne.
(ATS/Blick)