Le président, tout juste revenu de Pékin, ainsi que son épouse Brigitte ont été accueillis avec les honneurs militaires et hymnes nationaux au Palais Royal d'Amsterdam à 11h par le roi Willem-Alexander et son épouse Maxima. Le couple présidentiel est arrivé en voiture sous quelques acclamations, alors que des centaines de personnes étaient rassemblées derrière des barrières sous un timide soleil printanier, a constaté une journaliste de l'AFP.
Après une réception suivie d'un déjeuner privé, le couple royal néerlandais donnera mardi un dîner d'Etat en leur honneur, avec parmi les hôtes de marque le chanteur Dave, d'origine néerlandaise et très populaire en France, et le directeur du Tour de France Christian Prudhomme, les deux pays partageant la même passion pour le cyclisme et la Grande boucle.
Ce cérémonial bien rodé aura peut-être un goût amer pour le couple présidentiel, deux semaines après l'annulation de la visite du roi Charles III à Paris sur fond d'embrasement social autour de la réforme des retraites.
La crise des retraites omniprésente
Comme en Chine la semaine dernière, la crise des retraites est omniprésente en arrière-plan de cette visite, à l'avant-veille d'une nouvelle journée de mobilisation en France et à trois jours d'un avis crucial du Conseil constitutionnel sur le texte et l'avenir de la réforme.
Cette visite d'Etat signe le rapprochement des deux pays depuis la décision en 2016 du Royaume-Uni de quitter l'UE, qui a rebattu les cartes au sein de l'Union. Les Pays-Bas ont alors perdu un allié traditionnel sur la scène européenne qui les a conduits à diversifier leurs coopérations. De son côté, Emmanuel Macron a renforcé les liens avec d'autres capitales, notamment Rome et Madrid, au-delà de l'axe traditionnel Paris-Berlin. Il a aussi construit une bonne relation personnelle avec le premier ministre néerlandais Mark Rutte, issu comme lui du monde des affaires.
Point fort de cette première journée, Emmanuel Macron prononcera un discours dans l'après-midi sur la souveraineté économique et industrielle de l'Europe, dans le prolongement de celui de La Sorbonne en 2017. Le chef de l'Etat s'est fait le chantre de la «souveraineté» ou «autonomie stratégique» européenne, avec l'idée de renforcer le poids et l'influence de l'UE face à la Chine et aux Etats-Unis.
(ATS)