Le déplacement d'Emmanuel Macron à Canton, une ville du sud de la Chine, clôture une visite d'Etat de trois jours qui l'a mené d'abord à Pékin et visait à renouer les liens en face-à-face après trois ans de relations à distance en raison du Covid.
Le président a fait du conflit en Ukraine le sujet principal de cette visite, appelant jeudi la Chine à «ramener la Russie à la raison» vis-à-vis de l'Ukraine.
Arrivé en début d'après-midi à Canton, troisième ville du pays avec 15 millions d'habitants, il a rejoint immédiatement l'université Sun Yat-sen où une foule l'a accueilli chaleureusement, de nombreuses personnes brandissant leurs téléphones portables dans l'espoir d'un selfie avec lui.
Dans le gymnase du campus, il a dénoncé, face à un public d'un millier d'étudiants, la guerre russe qui «colonise» l'Ukraine.
«C'est un pays qui décide de coloniser son voisin, de ne pas respecter les règles, de redéployer des armes, de l'envahir», a-t-il insisté, à propos de la Russie.
Cette université, l'une des plus prestigieuses du pays, a des partenariats avec 24 établissements français dont l'Ecole normale supérieure, l'Ecole de management de Lyon ou encore l'université d'Angers.
Elle est aussi associée à un consortium d'écoles d'ingénieurs dans le cadre de l'Institut franco-chinois sur l'énergie nucléaire.
Après cette rencontre avec les étudiants, Emmanuel Macron a ensuite rejoint Xi Jinping sur l'île de Shamian, au cœur de la ville.
Les deux hommes ont marché ensemble dans le jardin pour se rendre à la résidence du gouverneur de la province du Guangdong, où le père de Xi Jinping, Xi Zhongxun, a vécu quand il occupait ce poste de 1978 à 1981.
Dans un décor champêtre, face à un lac, ils ont ensuite partagé une cérémonie du thé, au cours de laquelle le président chinois a évoqué quelques souvenirs de jeunesse: «Je suis venu très souvent ici, en 1978 j'étais étudiant (...) et je suis venu ici rendre visite à mon père».
À l'issue de la cérémonie, les deux dirigeants devaient partager un dîner privé.
Évoqueront-ils encore la guerre en Ukraine?
La veille, Emmanuel Macron et Xi Jinping avaient tous deux appelé à des pourparlers de paix le plus tôt possible et rejeté tout recours à l'arme nucléaire.
Mais si, comme on l'assure côté français, Xi Jinping s'est dit prêt à appeler son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le dirigeant chinois a précisé qu'il le ferait au moment qu'il aura lui-même choisi.
Un geste d'ouverture qui reste à confirmer, mais jugé «positif» par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, également à Pékin jeudi.
Ces dernières semaines, la pression internationale est montée d'un cran sur la Chine pour l'inciter à s'impliquer dans la recherche de la paix.
Jeudi toutefois, le Kremlin a exclu la possibilité d'une médiation chinoise pour stopper les combats, car «la situation avec l'Ukraine est complexe, il n'y a pas de perspectives de règlement politique».
Avant de reprendre l'avion pour Paris dans la nuit de vendredi à samedi, Emmanuel Macron se réunira dans la soirée avec deux investisseurs chinois: Tang Jiexiong, président du groupe Wencan, puis Jiang Long, directeur Général de XTC New Energy Materials.
Wencan est un groupe de fonderie à haute pression pour l'industrie automobile, spécialisé dans la fabrication de pièces détachées en aluminium, tandis que XTC New Energy Materials est spécialisé dans la production de matériaux pour les batteries de lithium utilisées notamment pour les véhicules électriques.
(ATS)