«Les vrais anti-européens sont ceux qui, alors que nous sommes attaqués et que l'UE devrait être plus forte que jamais, disent qu'il faut une Europe de 1ère division et une autre de seconde division, et qui font tout pour jeter la Hongrie dans les bras de Poutine», a-t-elle déclaré dans un entretien au journal ultra-conservateur Il Giornale publié lundi.
La Commission européenne a proposé dimanche aux Etats membres de suspendre 7,5 milliards d'euros de financements européens à la Hongrie, en raison de risques liés à la corruption, en attendant la mise en oeuvre de réformes.
«Une Europe différente»
Le parti de Giorgia Meloni, Fratelli d'Italia, qui entretient des liens étroits avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban, fait campagne sur un programme nationaliste demandant notamment «une Europe différente» avec plus de pouvoirs pour les Etats-membres.
Dans son interview, Giorgia Meloni appelle à «rapprocher les nations européennes au lieu de les éloigner et de les diviser en utilisant la question de l'Etat de droit comme arme idéologique pour frapper ceux qui ne sont pas considérés comme dans la ligne». La Commission a notamment cité des «irrégularités» et «carences» en Hongrie dans les procédures de passation de marchés publics et la proportion «anormalement» élevée de candidatures uniques pour ces contrats.
Critiques de la politique de Bruxelles
Dans une autre interview dimanche, Giorgia Meloni a critiqué la politique de Bruxelles à l'égard de la Pologne, elle aussi mise en cause pour ses atteintes à l'Etat de droit, alors qu'elle prend en charge de nombreux réfugiés d'Ukraine. Elle a toutefois ajouté: «Orban fera ses choix, je ne fais pas ce que dit Orban (...). Je prends seulement en compte l'intérêt national de l'Italie».
Fratelli d'Italia est le parti dominant d'une coalition incluant également la Ligue antimigrants de Matteo Salvini et le parti conservateur Forza Italia de Silvio Berlusconi. Selon les derniers sondages autorisés avant le scrutin, cette coalition est donnée largement en tête avec 46% des intentions de vote.
Lors d'un rassemblement de son parti dimanche, Salvini a déclaré : «Je respecte les choix démocratiques de tous les pays du monde. Orban a fait de bonnes choses, il a aussi fait des erreurs». Quant à Berlusconi, qui se présente comme plus modéré, il a souligné que les politiques d'Orban «sont différentes des nôtres, de même que sa vision de l'Europe».
(ATS)