Dégringolade du baril
Le pétrole poursuit sa baisse, le Brent sous 100 dollars

Les prix du pétrole poursuivaient leur repli mardi, après la dégringolade subie la veille, le baril de Brent s'installant sous la barre des 100 dollars.
Publié: 02.08.2022 à 09:40 heures
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Dernière mise à jour: 02.08.2022 à 09:43 heures
Les prix du pétrole poursuivaient leur repli mardi, après la dégringolade subie la veille, le baril de Brent s'installant sous la barre des 100 dollars. (archives)
Photo: CONSTANTIN ZINN

Alors que l'Opep+ doit se réunir mercredi, investisseurs et observateurs s'inquiètent à nouveau quant à la demande chinoise, notamment au vu du tassement de l'activité manufacturière dans l'Empire du Milieu en juillet.

Peu après 07h20, le baril de Brent de la mer du Nord se négociait à 99,372 dollars, en baisse de 0,82%. La veille au soir, il avait chuté de 3,78% à 100,3 dollars, après avoir repassé sous la barre des 100 dollars durant la journée.

Quant aux 159 litres de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre, il valait 93,463 dollars, soit un repli de 0,65%. Lundi, il avait plongé de plus de 5%, pour se traiter en soirée en retrait de 4,70% à 93,89 dollars.

«En baisse en ce début de semaine»

«Les prix du pétrole sont en baisse en ce début de semaine, les investisseurs se concentrant sur la prochaine réunion de l'Opep+ mercredi», a commenté Craig Erlam, analyste d'Oanda. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés (Opep+) en ont théoriquement terminé avec leurs réductions de production liées à la pandémie.

Mais en pratique, l'alliance peinant à atteindre ses quotas, son volume total de production réel est encore loin de ses niveaux pré-pandémie. «L'attention se portera désormais sur la manière dont l'Opep+ prévoit d'atteindre ces objectifs et sur l'annonce éventuelle de nouvelles augmentations», a poursuivi Craig Erlam.

«Certains espèrent que l'Arabie Saoudite adopte une politique plus accommodante» d'offre du pétrole «dans le sillage de la visite du président Joe Biden», a indiqué, sceptique, Matt Smith de Kpler, soulignant que l'Arabie Saoudite «luttait déjà pour augmenter ses capacités». L'offre d'or noir «reste étroite mais ce sont les préoccupations quant à l'inflation et à la récession qui prennent le pas sur le sentiment du marché», a ajouté l'expert, en pointant notamment l'activité en Chine.

Contexte de faible demande

L'activité manufacturière en Chine s'est tassée en juillet, dans un contexte de faible demande. L'indice d'activité des directeurs d'achat (PMI), calculé par le cabinet IHS Markit pour le groupe de médias Caixin, s'est établi à 50,4 points le mois dernier, contre 51,7 points en juin. Des chiffres décevants «qui montrent vraiment l'impact continu des mesures de confinement sur l'économie du pays», selon Russ Mould, analyste chez AJ Bell.

La Chine reste l'un des plus gros consommateurs de pétrole et d'autres matières premières, mais la politique de tolérance zéro des autorités vis-à-vis du Covid-19 entraîne régulièrement des fermetures d'usines, a rappelé M. Mould. En outre, aux Etats-Unis, la croissance de l'activité manufacturière a un peu ralenti en juillet. L'indice de la fédération professionnelle ISM publié lundi est tombé, pour le deuxième mois d'affilée, au plus bas depuis juin 2020.

Pour Tamas Varga, analyste chez PVM Energy, «le bras de fer actuel entre les craintes de récession et les problèmes d'approvisionnement», qui dure depuis des mois, se poursuit, et les craintes d'une offre insuffisante restent toujours présentes en toile de fond. En face, «l'inflation élevée et les hausses de taux (des banques centrales) qui en ont résulté ont accru le risque de contraction économique», risquant d'affecter la demande en pétrole.

(ATS)

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