Les remontées mécaniques ont affiché une «robuste reprise financière» après la pandémie de Covid, selon une étude commandée par la branche. Avec des investissements ciblés dans l'enneigement technique et le renforcement des activités estivales, elles pourront s'affirmer à long terme, indique vendredi leur faîtière dans un communiqué.
D'autres articles sur les remontées mécaniques suisses
L'analyse, menée par la Haute école de Lucerne, constate notamment que 30% des remontées mécaniques de sports d'hiver et 75% des remontées mécaniques de montagne d'excursions étudiées disposent d'un bon à très bon retour sur investissement. Les offres d'enneigement garanti et les expériences estivales à forte valeur ajoutée ont un impact très positif sur la rentabilité.
Des chiffres encourageants
La situation financière de 77 entreprises de remontées mécaniques en Suisse a été analysée en profondeur pour la période 2022/23 et en comparaison pluriannuelle. L'étude porte sur 19 remontées mécaniques de montagne d'excursion et sur 58 installations de sports d'hiver. Elle met en lumière leur redressement financier et leurs défis futurs.
Au cours des dix dernières années, la situation financière des remontées mécaniques s'est globalement améliorée. Comme toujours, celles de sports d'hiver ont enregistré une situation mitigée. Environ 30% des 58 entreprises de remontées mécaniques analysées ont obtenu un bon à très bon rendement des capitaux, ce qui permet un autofinancement substantiel des investissements.
Un retour sur investissement suffisant pour 45% d'entre elles
Le rendement du capital a été calculé sur la base d'une moyenne entre l'hiver 2021/22 avec beaucoup de neige et celui de 2022/23 avec peu de neige. Les régions de sports d'hiver particulièrement grandes et bénéficiant d'un bon enneigement ont été parmi les plus performantes.
Pour environ 45% d'entre elles, le retour sur investissement peut être considéré comme suffisant. Et trois des plus grandes sociétés de remontées mécaniques (Zermatt, Laax et Davos) ont même contribué à 40% du bénéfice total avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (EBITDA) des remontées mécaniques de sports d'hiver étudiées.
A l'autre extrémité en revanche, environ 25% des remontées mécaniques doivent recourir à une aide financière externe à grande échelle pour assurer le financement des investissements futurs. L'augmentation des coûts de l'énergie en 2022 et 2023 a pesé sur certaines entreprises, entraînant dans certains cas une réduction de l'EBITDA investissable pouvant aller jusqu'à 30%.
L'impact mitigé des prix dynamiques
L'étude du professeur Philipp Lütolf a démontré que l'introduction de prix dynamiques a un effet positif significatif sur le revenu moyen par «skierday» (nombre de visiteurs par jour ou journées skieurs). En ce qui concerne l'impact sur le nombre de «skierdays», les données sont mitigées. Certains semblent gagner du terrain par rapport à la concurrence avec un modèle statique, d'autres en perdre.
Les résultats montrent que les achats en ligne augmentent considérablement avec des prix dynamiques. Jusqu'à 30% des visiteurs d'un jour réservent leur billet en ligne quelques jours seulement à l'avance, tandis que les billets pour plusieurs jours sont achetés virtuellement un mois à l'avance par environ 50% des visiteurs. Il apparaît en outre que la garantie d'enneigement est particulièrement décisive pour les modèles de prix dynamiques.
De bons résultats, malgré la neige artificielle
Se concentrant sur le défi des hivers peu enneigés, l'étude montre que près de 20% des entreprises de remontées mécaniques étudiées ont réalisé des recettes plus élevées durant l'hiver 2022/23 avec peu de neige que durant l'hiver 2021/22 avec beaucoup de neige. Il s'agit principalement de destinations situées en altitude dans le canton du Valais.
Selon l'étude, les investissements dans les installations d'enneigement technique sont d'une importance décisive pour le succès à long terme. Les remontées mécaniques de sport d'hiver qui enneigent moins de 20% de leurs pistes ont ainsi obtenu des rendements du capital plus faibles en comparaison pluriannuelle.
Les installations estivales ne sont pas à plaindre non plus
Les 19 remontées mécaniques de montagne d'excursion analysées ont bien surmonté les effets de la pandémie. Grâce à ces investissements et à la reprise du tourisme international, elles sont à nouveau sur la bonne voie, écrit l'association Remontées mécaniques suisses. Environ 75% d'entre elles présentaient en 2022 un bon à très bon rendement du capital.
Les produits de transport estivaux ont augmenté de 45% en moyenne sur la période étudiée entre 2014 et 2022. Les activités estivales représentant désormais environ 25% des produits de transport.