Vers 15H40 GMT (17h40 en Suisse), l'action Uber perdait 4,63% à 31,59 dollars, après avoir lâché jusqu'à 6,79%. «Nous traitons en ce moment un incident de cybersécurité», avait tweeté le groupe jeudi dans la soirée, indiquant être «en contact avec les autorités» à ce sujet.
Selon le New York Times, un jeune pirate de 18 ans aurait obtenu des codes d'accès au réseau interne d'Uber en se faisant passer pour un membre de l'équipe technique auprès d'un employé.
Il aurait ensuite accédé à l'intranet, au code source ainsi qu'à des courriels, selon le quotidien, qui a reçu du pirate des captures d'écran à l'appui de ses assertions. Plusieurs spécialistes de cybersécurité ont également indiqué avoir été en contact avec celui qui se présentait comme le pirate.
Sollicité par l'AFP, Uber a renvoyé au tweet de jeudi, sans plus de précision. L'incident intervient alors que se tient, cette semaine, à San Francisco, le procès de l'ancien responsable de la sécurité informatique d'Uber, Joe Sullivan.
Attaque dissimulée en 2016
Le quinquagénaire est accusé d'avoir dissimulé, en 2016, une attaque informatique qui avait permis à des pirates de mettre la main sur des données personnelles d'environ 57 millions d'utilisateurs de la plateforme.
Selon l'acte d'accusation, Joe Sullivan, licencié en novembre 2017, avait également organisé le versement d'une rançon de 100'000 dollars aux pirates à l'origine de l'attaque.
L'affaire n'avait été révélée qu'un an plus tard. En 2018, Uber a passé un accord amiable avec les procureurs de 50 Etats américains, qui prévoyait le versement de 148 millions de dollars d'indemnités, au total, pour avoir tardé à dévoiler l'attaque au régulateur ainsi qu'au grand public.
Identifiés par les autorités américaines, les deux pirates à l'origine de la cyber-attaque ont été interpellés et ont plaidé coupable d'extorsion devant un juge fédéral de Californie en 2019. Leur peine n'a pas encore été prononcée.
Le procès de Joe Sullivan est considéré comme un test quant à la vision qu'a la justice américaine des responsabilités et des obligations des spécialistes de cybersécurité au sein des entreprises.
(ATS)