Un Américain, atteint d'autisme et condamné pour la mort de sa fille en 2002, a obtenu in extremis jeudi soir un sursis de la cour suprême du Texas. Un autre condamné a en revanche été exécuté en Alabama.
Le premier avait été condamné pour la mort de sa fille en 2002, attribuée au syndrome du «bébé secoué» malgré de sérieux doutes apparus depuis sur ce diagnostic.
Au terme d'une soirée de suspense, la cour suprême du Texas a fait droit à une demande de membres d'une commission parlementaire qui a convoqué Robert Roberson pour une audition le 21 octobre, dans une ultime tentative d'arracher un sursis à l'exécution de cet homme de 57 ans, qui était prévue jeudi soir.
Une juge de première instance avait auparavant émis à la demande de ces parlementaires un ordre interdisant aux autorités du Texas d'exécuter Robert Roberson avant qu'il ne puisse témoigner devant cette commission. Mais une cour d'appel, saisie par le procureur de l'Etat, avait annulé cette décision.
La cour suprême des Etats-Unis à majorité conservatrice avait auparavant rejeté la demande de sursis.
Diagnostic du syndrome du bébé secoué remis en cause
Les défenseurs de Robert Roberson font valoir que le diagnostic du syndrome du bébé secoué, établi en 2002 à l'hôpital où il avait amené sa fille Nikki aux urgences dans un état critique, était erroné. De plus, son autisme, finalement diagnostiqué officiellement en 2018 et interprété comme une indifférence à la situation, a pesé lourd dans sa condamnation, selon eux.
«Il n'y a pas eu de crime, seulement la mort tragique de causes naturelles d'une petite fille», ont souligné ses avocates dans leur recours devant la cour suprême. Elles s'appuient notamment sur des analyses médicales récentes imputant la mort de Nikki à une grave pneumonie, non détectée à l'époque, aggravée par la prescription de médicaments inadaptés, comme en attestent dans une lettre 34 médecins.
La demande de clémence en faveur de Robert Roberson est soutenue par 86 élus de la chambre des représentants du Texas, dont plus d'un tiers de républicains. Mais la commission des grâces du Texas a rejeté mercredi à l'unanimité les demandes de commutation de sa peine et de sursis à son exécution de 180 jours.
L'autre condamné, Derrick Dearman, 36 ans, reconnu coupable d'avoir tué en 2016 cinq personnes à coups de hache et par balles, a pour sa part été exécuté dans la soirée au pénitencier d'Atmore, en Alabama, ont annoncé les autorités de cet autre Etat du sud.
Vingt exécutions ont été réalisées aux Etats-Unis depuis le début de l'année, toutes par injection létale à l'exception de deux en Alabama par inhalation d'azote, une méthode que l'ONU a comparée à une forme de «torture».