L'Inde abrite environ 75% des tigres présents dans le monde. On estime que 40'000 d'entre eux vivaient dans le pays au moment de son indépendance en 1947.
La population recensée était tombée à 1411 en 2006 avant de remonter à 2967 en 2018, avait annoncé le gouvernement il y a deux ans. Une performance qualifiée d'«historique» par le Premier ministre Narendra Modi.
Cette hausse est cependant à relativiser en raison des moyens colossaux mis en oeuvre pour recenser les tigres de façon exhaustive en 2018, notamment un nombre sans précédent de caméras et un logiciel de reconnaissance des motifs des rayures.
Au cours de la décennie écoulée, la plupart des morts de tigres recensées avaient des «causes naturelles», selon la NTCA. Mais beaucoup de félins ont aussi été victimes du braconnage ou de «conflits entre humains et animaux». L'Inde, pays de 1,3 milliard d'habitants, peine à freiner la destruction de l'habitat naturel des tigres provoquée par le développement urbain et la déforestation.
Quelque 225 personnes ont été tuées dans des attaques de tigres entre 2014 et 2019, selon les chiffres du gouvernement. Le gouvernement a toutefois fait des efforts pour mieux gérer la population de félins, en créant 50 réserves à travers le pays pour protéger leur habitat.
«Conflits entre humains et animaux»
Kartick Satyanarayan, fondateur de Wildlife SOS («SOS vie sauvage»), a expliqué à l'AFP que les morts dues aux «conflits entre humains et animaux» augmentent en raison de «la fragmentation de l'habitat naturel du tigre.»
«Les tigres parcourent la jungle sur de longues distances, et de plus en plus il leur est impossible de passer d'une forêt à l'autre sans rencontrer de l'habitat humain, ce qui augmente les chances de conflit», a-t-il déclaré.
Les critiques soulignent aussi que le gouvernement a assoupli certaines règles de protection de l'environnement, notamment pour des projets miniers, réduisant encore l'habitat des tigres.
(ATS)