Selon un rapport émanant des milieux de l'OTAN, Vladimir Poutine aurait retenu une partie de ses forces aériennes à l'arrière, afin de préparer une éventuelle attaque contre un pays de l'OTAN.
D'après le texte, la Russie n'aurait «délibérément pas exploité tout son potentiel militaire lors de l'attaque contre l'Ukraine». Jusqu'à présent, Poutine n'a pas ordonné de mobilisation générale, malgré de lourdes pertes, poursuit le rapport. En outre, davantage de systèmes d'armement plus anciens et moins précis, et nettement moins de forces aériennes, auraient été utilisés au cours des dernières semaines en Ukraine.
«La réthorique officielle russe est presque toujours défensive et réservée. Mais Moscou veut toujours changer le statu quo. C'est pourquoi une attaque contre un pays de l'OTAN reste une possibilité», peut-on lire dans le rapport.
Le mois dernier, Poutine avait déjà mis en garde l'OTAN contre une «réponse appropriée» si l'alliance venait à envoyer des troupes sur le territoire de la Suède et de la Finlande. Ces deux pays se trouvant actuellement dans une procédure d'adhésion à l'OTAN.
Gare à l'alarmisme
Dans quelle mesure le scénario d'une attaque de Vladimir Poutine contre un pays de l'OTAN est-il réaliste? L'analyste en sécurité de l'École polytechnique fédérale de Zurich Niklas Masuhr met en garde contre les hypothèses alarmistes. «L'article provient du Nato Defense College, donc pas de la structure de commandement militaire de l'OTAN, et s'appuie sur des sources accessibles au public», explique-t-il à Blick.
Fondé en 1951, le Nato Defense College est une académie militaire de l'OTAN pour les officiers d'état-major et les généraux. Selon Niklas Masuhr, les chercheurs n'ont en revanche pas accès aux projections secrètes de l'OTAN.
Même si l'hypothèse selon laquelle la Russie garderait de côté une partie de ses forces aériennes et de ses armes de précision n'est pas nouvelle, Niklas Masuhr se veut rassurant: «Je continue de penser qu'une attaque de la Russie contre un Etat de l'OTAN est pratiquement exclue».