L'organisation et ses partenaires ont lancé leur plan d'aide pour plus de 20 millions de personnes en Afghanistan et près de 5,8 millions de réfugiés et de membres des communautés d'accueil dans cinq pays voisins. Comme annoncé en décembre dernier, ils demandent plus de 5 milliards de dollars pour cette assistance.
Dont 4,08 milliards de francs pour l'aide en Afghanistan, «le plus grand appel jamais lancé pour un seul pays», a dit à la presse le chef des affaires humanitaires de l'ONU Martin Griffiths. L'année dernière, tous les fonds demandés ont été reçus. Martin Griffiths demande le même effort, alors qu'une conférence de donateurs pourrait avoir lieu en mars. Une réunion qui permettra aussi d'évaluer les efforts des talibans pour les droits des femmes.
«Une véritable catastrophe humanitaire menace»
En Afghanistan, plus de la moitié de la population doit recevoir de l'assistance humanitaire et la moitié est confrontée à de la malnutrition aiguë. Plus d'un million d'enfants de moins de cinq ans pourraient être en danger sans assistance. Plus de neuf millions de personnes sont déplacées, les libertés fondamentales des femmes sont attaquées et le pays fait face à la pire sécheresse depuis des décennies.
Autre problème, le système de santé s'est effondré. Et la crise de liquidités reste importante.
«Une véritable catastrophe humanitaire menace», a dit Martin Griffiths. Il appelle «à étendre l'aide et repousser la faim, la maladie, la malnutrition». «Sans santé», «sans nourriture», sans protection», «les gens se déplacent», a-t-il aussi dit. Le plan prévoit notamment les coûts de certains fonctionnaires.
De même, les exceptions aux sanctions contre les talibans décidées pour l'assistance humanitaire rendent plus facile le travail des acteurs dans le pays. Plus de 3,5 millions de personnes sont déplacées internes en raison de violences depuis de nombreuses années. Près de 180'000 sont rentrées chez elles depuis août.
2,5 millions de réfugiés d'ici la fin de l'année
La situation sécuritaire est probablement «meilleure» qu'auparavant, affirment à la fois Martin Griffiths et le haut commissaire pour les réfugiés. Mais il est impossible en revanche d'évaluer le nombre de personnes qui ont pu rejoindre les pays voisins depuis la prise de pouvoir en août, fait remarquer Filippo Grandi.
L'Iran dit avoir accueilli 250'000 personnes. Au total, l'ONU s'attend à ce que le nombre de réfugiés dans la région atteigne 2,5 millions de personnes d'ici la fin de l'année. Il faut que celles qui ont besoin de protection internationale puissent quitter l'Afghanistan.
Filippo Grandi salue l'augmentation des places de réinstallation promises par les gouvernements d'Etats tiers, notamment le Canada qui s'est dit prêt à accueillir 40'000 personnes. Mais la situation est compliquée parce que certains pays considèrent les Afghans qu'ils ont évacués en août dernier dans ce volume. «Il faut l'appliquer le plus largement et le plus rapidement possible», a dit aussi le haut commissaire.
(ATS)