Après 35 morts en cinq jours
Israël et Gaza annoncent un cessez-le-feu

Un cessez-le-feu est en vue samedi soir après cinq jours de combats de missiles et de roquettes entre l'armée israélienne et des groupes armés palestiniens de Gaza. Ils ont fait 35 morts depuis mardi.
Publié: 14.05.2023 à 06:29 heures
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Dernière mise à jour: 14.05.2023 à 06:30 heures
Les combats entre l'armée israélienne et des groupes armés palestiniens de Gaza ont coûté la vie à 35 personnes depuis mardi.
Photo: MOHAMMED SABER

L'Egypte, médiateur traditionnel entre les belligérants, a obtenu l'accord des parties sur une trêve commençant à 19h GMT (21h en Suisse), a appris l'AFP samedi soir auprès d'un responsable sécuritaire égyptien et d'une source palestinienne proche des discussions.

Interrogé par l'AFP, un responsable gouvernemental israélien a refusé de faire le moindre commentaire à l'issue d'une journée marquée par de nouvelles violences. Et plusieurs roquettes ont encore été tirées vers 21h15 (10h15 en Suisse) à partir de Gaza, selon des journalistes de l'AFP.

Au rythme des frappes aériennes

Pour les habitants de la bande de Gaza, le temps s'est écoulé au rythme des frappes aériennes israéliennes tandis que dans les zones israéliennes limitrophes de la clôture ceignant le mince territoire littoral, les habitants étaient calés sur celui des sirènes d'alertes antiroquettes, terrés dans des abris.

Peu avant l'annonce de la trêve, le général israélien Herzi Halevi, chef d'état-major interarmes s'était félicité qu'Israël avait «atteint d'importants objectifs tout au long de cette campagne [qui] n'ont fait qu'augmenter tant en nombre que dans leur ampleur», et que «les tirs [de roquettes] continus de l'organisation terroriste Jihad islamique [avait permis à l'armée] de pousser encore l'avantage».

«Des objectifs civils et des bâtiments résidentiels»

Plus tôt, les Brigades Al-Qods, branche militaire du Jihad islamique, avaient annoncé la continuation de leurs «tirs de missiles sur les villes» israéliennes «face à la poursuite des assassinats et des bombardements» israéliens. L'escalade meurtrière, la plus violente entre Gaza et Israël depuis août 2022, a commencé mardi par des raids aériens ayant permis à Israël d'éliminer trois commandants militaires du Jihad islamique, mouvement qualifié aussi de «terroriste» par les Etats-Unis et l'Union européenne.

A Gaza, territoire sous blocus israélien depuis la prise de pouvoir du mouvement islamiste Hamas en 2007, le ministère de l'Intérieur a accusé Israël de concentrer ses frappes «sur des objectifs civils et des bâtiments résidentiels», et appelé les organisations de défense des droits de l'Homme locales et internationales à «faire pression [sur Israël] pour qu'il cesse [ses] crimes [relevant] de la justice internationale».

«Stop à la guerre»

A Tel-Aviv, plus de 2000 manifestants israéliens ont défilé samedi soir. Nombre d'entre eux brandissaient des drapeaux palestiniens ou des pancartes «Stop à la guerre», selon des journalistes de l'AFP sur place.

Selon l'armée israélienne, une roquette palestinienne est tombée dans l'après-midi sur une zone agricole israélienne à Shokeda, à moins de dix kilomètres de la bande de Gaza, blessant un ouvrier palestinien dont la mort a ensuite été annoncée à l'hôpital. Ce décès porte à 34 le nombre des Palestiniens tués dans les affrontements entre Israël et Gaza depuis mardi. Côté israélien, une octogénaire a été tuée jeudi à Rehovot, dans le centre d'Israël.

Des journalistes de l'AFP ont constaté samedi de nouveaux dégâts causés par les frappes israéliennes sur des zones résidentielles à Beit Lahya et Gaza, dans le nord de la bande, ou Deir el-Balah, dans le centre. «Je ne vois pas de trêve», a déclare Muhammad Muhanna, 58 ans, dans les décombres de sa maison détruite à Gaza. «Tout le peuple palestinien souffre. Qu'avons-nous fait?»

Dans un communiqué, le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a «exigé une intervention des Nations unies pour faire cesser les crimes israéliens». Parmi les Palestiniens tués figurent six commandants militaires du Jihad islamique, des combattants de ce mouvement, et d'autres du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), autre groupe armé.

Au moins 13 civils palestiniens

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a confirmé la mort d'au moins 13 civils palestiniens parmi lesquels sept mineurs. L'armée israélienne affirme que quatre civils, dont trois mineurs, ont été tués par des roquettes palestiniennes tombées sur la bande de Gaza.

L'armée dit avoir touché depuis mardi 371 «cibles terroristes» et que plus de 1230 roquettes ont été tirées de Gaza vers Israël, dont plus de 370 ont été interceptées par le système de défense antiaérien, qui ne se déclenche normalement que lorsque les roquettes menacent des zones habitées.

Plusieurs guerres avec Israël

La bande de Gaza, territoire exigu miné par la pauvreté et le chômage où vivent 2,3 millions de Palestiniens, a été le théâtre de plusieurs guerres avec Israël depuis 2008. Des journalistes de l'AFP ont vu deux bus entiers d'étrangers employés par des organisations internationales être évacués de Gaza dans l'après-midi.

En août 2022, trois jours d'affrontements entre Israël et le Jihad islamique avaient causé la mort de 49 Palestiniens, dont au moins 19 enfants d'après l'ONU. Plus d'un millier de roquettes avaient été tirées de Gaza vers Israël, faisant trois blessés.

Des violences ont également eu lieu dans le nord de la Cisjordanie, où deux combattants palestiniens ont été tués samedi matin lors d'un raid de l'armée israélienne. Un troisième Palestinien a été abattu dans l'après-midi, selon l'armée après avoir tenté d'attaquer des policiers avec un couteau.

(ATS)

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