34 morts depuis mardi
Israël tue un chef du Jihad islamique à Gaza

Israël et des mouvements armés palestiniens à Gaza ont de nouveau échangé des tirs de missiles et de roquettes vendredi, malgré des efforts de médiation pour mettre fin à cet embrasement qui a fait depuis mardi 34 morts côté palestinien et un en Israël.
Publié: 12.05.2023 à 20:53 heures
Un enfant de la famille de Sabah Abou Khater assis dans les ruines de leur maison détruite à Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza.
Photo: MOHAMMED SABER

Depuis mardi, une escalade de violence a éclaté entre Israël et des mouvements armés palestiniens à Gaza. Malgré les efforts de médiation pour mettre fin à cet embrasement, des tirs de missiles et de roquettes ont été échangés entre les deux parties vendredi. Ce nouvel affrontement a causé la mort de 34 Palestiniens et un Israélien. L'Egypte, médiateur traditionnel entre les belligérants, s'active pour obtenir une trêve, au moment où les appels internationaux se multiplient pour que cesse cette escalade, la plus grave depuis août 2022 entre mouvements armés à Gaza et Israël.

Les violences ont commencé mardi par des frappes israéliennes visant le Jihad islamique, un groupe palestinien classé «organisation terroriste» par Israël, l'Union européenne et les Etats-Unis.

Vendredi, un sixième chef militaire de ce mouvement a été tué dans une attaque israélienne sur une zone habitée du centre la bande de Gaza, a annoncé un porte-parole du groupe à l'AFP. D'après un dernier bilan du ministère de la Santé dans le territoire palestinien, 33 personnes y sont mortes depuis mardi.

Parmi ces morts figurent des combattants du Jihad islamique et des membres du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), un autre groupe armé.

Depuis le début de son opération qualifiée de «préventive», l'armée israélienne a frappé 254 cibles du Jihad islamique, des sites ou des membres du groupe.

En Israël, une personne a été tuée jeudi à Rehovot, au sud de Tel-Aviv, par une roquette ayant frappé un immeuble habité, selon la police. Les services de secours ont fait état de cinq blessés en Israël par des éclats de projectiles depuis les premiers tirs palestiniens mercredi.

Ces nouvelles violences interviennent après un répit relatif dans la nuit de jeudi à vendredi, sur fond d'efforts de médiation en vue d'une trêve.

Mohammed al-Hindi, responsable du département politique du Jihad islamique, arrivé jeudi au Caire, avait dit espérer, en matinée, que les discussions «s'achèvent aujourd'hui (vendredi)». «Nous espérons obtenir un accord honorable qui reflète les intérêts de notre peuple et de la résistance», avait-il déclaré à l'AFP.

Une source au sein du Jihad islamique a indiqué à l'AFP qu'«une des conditions les plus importantes pour un cessez-le-feu est qu'Israël cesse les assassinats à Gaza et en Cisjordanie» occupée.

«Israël perturbe les efforts égyptiens en vue d'un cessez-le-feu», a affirmé une autre source du groupe à l'AFP.

Vendredi, les sirènes d'alerte à la roquette ont retenti jusque dans des colonies israéliennes du sud de la Cisjordanie occupée, à une quinzaine de km de Jérusalem.

La branche armée du Jihad islamique a affirmé avoir visé Jérusalem, Tel-Aviv et des villes israéliennes, «en réponse aux assassinats et aux agressions continues contre le peuple palestinien».

D'après l'armée, 973 roquettes ont été tirées vers Israël, dont 296 ont été interceptées par le système de défense anti-aérien.

L'armée affirme que 25% des roquettes sont tombées à l'intérieur du territoire gazaoui, faisant quatre morts, dont trois mineurs. L'AFP n'a pas été en mesure d'obtenir une réaction du Hamas et du Jihad islamique à ces affirmations.

Dans la ville de Gaza, les rues étaient de nouveau vidées de leurs habitants, terrés chez eux, et la plupart des commerces fermés vendredi.

La maison de Sabah Abou Khater, 55 ans, a été détruite à Beit Hanoun, dans le nord du territoire palestinien. «Où allons-nous maintenant? Nous sommes 10. Nous n'avons pas de lit, pas d'abri, pas de meubles», a raconté cette femme à l'AFP.

Jeudi, l'Union européenne a appelé à «un cessez-le-feu immédiat» et Washington a exhorté toutes les parties à «faire en sorte d'éviter la mort de civils et que [...] la violence baisse».

La bande de Gaza, territoire exigu miné par la pauvreté et le chômage où vivent 2,3 millions de Palestiniens, est soumise à un blocus israélien depuis la prise de contrôle du mouvement islamiste Hamas en 2007.

Le territoire a été le théâtre de plusieurs guerres avec Israël depuis 2008. En août 2022, trois jours d'affrontements entre Israël et le Jihad islamique avaient causé la mort de 49 Palestiniens, dont au moins 19 enfants d'après l'ONU. Plus d'un millier de roquettes avaient été tirées de Gaza vers Israël, faisant trois blessés.

(ATS)

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