Les Etats-Unis ont évacué leur personnel diplomatique à Khartoum, où les violents combats sont entrés dans leur deuxième semaine, lors d'une opération héliportée «sans incident» ordonnée par le président Joe Biden. La France a à son tour fait de même dimanche.
«Aujourd'hui, sur mes ordres, l'armée américaine a mené une opération d'extraction du personnel gouvernemental américain», a affirmé le président Biden dans un communiqué, en appelant par ailleurs à «l'arrêt» des violences «insensées».
Il a tout particulièrement remercié, selon le communiqué, Djibouti, l'Ethiopie et l'Arabie saoudite pour leur soutien dans cette opération.
Un trop gros risque pour le personnel
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a de son côté indiqué que cette décision d'évacuer le personnel américain avait été prise en raison du «risque inacceptable» posé au personnel de l'ambassade.
Il n'a pas été précisé comment ce personnel a été évacué, mais des médias américains ont rapporté l'utilisation d'avions et hélicoptères militaires.
Aucune précision non plus n'a été donnée sur le nombre d'Américains évacués mais cela concernerait au moins 70 personnes, selon un responsable américain s'exprimant ces jours derniers sous le couvert de l'anonymat.
Auparavant, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan avaient annoncé qu'ils se sont «coordonnés» avec les Etats-Unis pour évacuer leur ambassade à Khartoum.
Cette opération d'évacuation, préparée depuis le début de la semaine, ne concerne que le personnel gouvernemental et non les ressortissants américains se trouvant au Soudan, qui seraient plusieurs centaines.
Les Etats-Unis avaient dépêché en fin de semaine des militaires à Djibouti, petit pays stable de la Corne de l'Afrique à quelque 1126 kilomètres au sud-est de Khartoum, pour faciliter l'évacuation du personnel de leur ambassade.
La France aussi
Des ressortissants européens et venant de «pays partenaires alliés» sont également pris en charge, indique le ministère, sans plus de précision.
Dimanche en début de matinée, on apprenait que la France évacue, elle aussi, ses ressortissants et de son personnel diplomatique du Soudan. Une opération a commencé dimanche, a indiqué le ministère français de la défense. L'Arabie saoudite avait déjà évacué par voir terrestre ses propres ressortissants et quelques personnes d'Etats tiers. D'autres pays notamment de l'UE comme l'Espagne préparent eux aussi de telles procédures.
De violents combats opposent l'armée soudanaise aux paramilitaires des FSR à Khartoum depuis une semaine.
Antony Blinken a multiplié ces derniers jours les échanges diplomatiques, discutant notamment jeudi avec le général Abdel Fattah al-Burhane et son rival Mohamed Hamdane Daglo, dit «Hemedti», ainsi qu'avec l'Union africaine.
(ATS)