Vie «conforme à la charia»
Les talibans affirment avoir «sauvé» les Aghanes «de l'oppression»

Le chef suprême de l'Afghanistan, Hibatullah Akhundzada, a affirmé dimanche que les femmes vivant dans le pays ont été sauvées de l'«oppression» par le gouvernement taliban. Selon lui, leur statut d'«êtres humains libres et dignes» a été rétabli.
Publié: 25.06.2023 à 12:11 heures
Dans un rapport présenté lundi au Conseil des droits de l'homme à Genève, le rapporteur spécial pour l'Afghanistan, Richard Bennett, a estimé la situation des femmes et des jeunes filles afghanes «était l'une des pires au monde».
Photo: Ebrahim Noroozi

Le chef suprême de l'Afghanistan, Hibatullah Akhundzada, a affirmé dimanche que les femmes vivant dans le pays ont été sauvées de l'«oppression» par le gouvernement taliban. Selon lui, leur statut d'«êtres humains libres et dignes» a été rétabli.

Dans une déclaration publiée à l'occasion de la fête musulmane de l'Aïd al-Adha, qui débute mercredi, Hibatullah Akhundzada a affirmé que des mesures ont été prises pour assurer aux femmes «une vie confortable et prospère conformément à la charia» (loi islamique). Lundi, l'ONU s'était inquiété de l'«apartheid de genre» établi par les talibans qui ont multiplié les mesures liberticides à l'encontre des femmes.

Exclues de l'enseignement secondaire

Depuis leur retour au pouvoir en août 2021, elles ont notamment été exclues de la plupart des établissements d'enseignement secondaire, des universités et des administrations publiques, et n'ont désormais plus le droit de travailler avec les ONG internationales, sauf dans certains secteurs.

Hibatullah Akhundzada a assuré que «des mesures nécessaires ont été prises pour améliorer la situation des femmes, qui constituent la moitié de la société». «Toutes les institutions ont été obligées d'aider les femmes à faire valoir leurs droits en matière de mariage, d'héritage et d'autres droits», précise le communiqué.

Le chef suprême a souligné qu'un décret en six points publié en décembre 2021 garantissait les droits des femmes, interdisant notamment les mariages forcés et garantissant le droit à l'héritage et au divorce.

«L'une des situations les pires au monde»

Dans un rapport présenté lundi au Conseil des droits de l'homme à Genève, le rapporteur spécial pour l'Afghanistan, Richard Bennett, a estimé la situation des femmes et des jeunes filles afghanes «était l'une des pires au monde». La «discrimination grave, systématique et institutionnalisée à l'encontre des femmes et des filles est au coeur de l'idéologie et du pouvoir des talibans», avait-il critiqué.

Hibatullah Akhundzada, dont les apparitions en public sont très rares et qui gère le pays par décret depuis Kandahar (sud), publie des messages à l'occasion des fêtes musulmanes.

«Au niveau national, l'indépendance de l'Afghanistan a été rétablie une fois de plus», a-t-il affirmé. Il a salué la résilience économique du pays, les efforts déployés pour éradiquer la culture du pavot et l'amélioration de la sécurité nationale.

«Il est de notre responsabilité commune de protéger et de servir notre système islamique», a-t-il rappelé, estimant qu'il est «le résultat des sacrifices de milliers de moudjahidines».

(ATS)

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