Via Youtube et Gmail
Google fournit aux autorités suisses des milliers de données d'utilisateurs

Les enquêteurs fédéraux et cantonaux n'ont jamais demandé autant de renseignements sur les utilisateurs de Google au géant de la tech américain. Dans la plupart des cas, il s'agit de collecter des preuves dans des affaires criminelles ou terroristes.
Publié: 08.11.2021 à 06:01 heures
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Dernière mise à jour: 08.11.2021 à 16:44 heures
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L'année dernière, les autorités suisses ont battu le record de demande de renseignements à Google.
Photo: Shutterstock
Fabian Eberhard

Les autorités suisses n'ont jamais été aussi avides de données d'utilisateurs. En 2020 ils auraient demandé près de 1761 fois au géant Google de divulguer des informations personnelles sur certains individus. Un record.

Selon le dernier «Rapport de transparence» de l'entreprise américaine, 3481 comptes d'utilisateurs auraient été affectés au total par les investigations des procureurs fédéraux et cantonaux, principalement sur Gmail et Youtube. Là aussi il s'agit d'un record.

L'année dernière, les demandes les plus fréquentes de données sur les utilisateurs provenaient de loin des États-Unis. Dans plus de 78'000 cas, Washington a demandé à Google des informations personnelles sur des criminels présumés. L'Allemagne suit avec 27'000 demande, l'Inde avec 25'000 requêtes, et la France arrive au pied du podium avec 17'510 sollicitations.

Tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne pour Google

Le pourcentage de demandes d'informations auxquelles Google donne suite varie considérablement d'un pays à l'autre. Selon ses propres rapports, la société Internet aurait transmis des données aux États-Unis et à la Suisse dans 82% des cas, mais pas une seule fois à la Turquie.

Dans son rapport de transparence, Google explique: «Nous examinons soigneusement chaque demande individuelle afin d'être sûrs qu'elle est conforme aux lois applicables». Les raisons du refus peuvent être un manque de base légale, mais aussi des demandes jugées injustifiées. Par rapport aux années précédentes, le nombre de demandes acceptées à fortement augmenté.

«La coopération avec Google s'est intensifiée ces dernières années»

Ce que Google ne divulgue pas, ce sont les motifs de ces demandes de renseignement. Selon Florian Näf, porte-parole de l'Office fédéral de la police (Fedpol), les demandes de la Suisse concernent notamment des affaires d'évasion fiscale, de terrorisme, de pédopornographie et de crime organisé.

«La coopération avec Google s'est intensifiée ces dernières années», explique le porte-parole. Avec la numérisation croissante, les preuves dans les procédures pénales sont également de plus en plus disponibles sous forme numérique. La coopération avec Google fonctionne bien et fournit à Fedpol des informations importantes pour les enquêtes.

(Adaptation par Louise Maksimovic)

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