Au moins cinq paramilitaires ont été tués et une trentaine blessés dimanche dans une nouvelle attaque de séparatistes baloutches contre les forces de sécurité pakistanaises, quelques jours après une spectaculaire prise d'otages qui avait fait une soixantaine de morts, a annoncé un responsable policier à l'AFP.
«Un convoi de sept bus (transportant des paramilitaires) se dirigeait vers Taftan (ville à la frontière iranienne). A hauteur de Noshki, un véhicule chargé d'explosifs a percuté l'un des bus (...) cinq personnes ont été tuées et 35 blessées», a déclaré Mohammed Zafar, un responsable de la police de Noshki, à une centaine de km de Quetta, au Baloutchistan. L'Armée de libération du Baloutchistan (BLA), principal groupe séparatiste de cette province aux confins de l'Iran et de l'Afghanistan, a revendiqué l'attaque, assurant qu'elle avait été menée par ses commandos-suicide.
Une spirale de violence
Mardi, la BLA avait attaqué un train transportant 450 passagers, tenant en haleine le pays durant deux jours. L'attaque avait attisé les craintes d'une spirale de violence séparatiste alors que le Pakistan est déjà secoué quasi-quotidiennement par des attaques d'islamistes, d'ampleur variable. Ainsi, samedi soir, trois policiers et paramilitaires ont été tués dans la province voisine du Khyber-Pakhtunkhwa, où les groupes talibans ont multiplié les attaques depuis le retour au pouvoir en 2021 de leurs alliés à Kaboul de l'autre côté de la frontière, selon des sources policières.
Depuis le 1er janvier, selon un décompte de l'AFP, environ 130 personnes, en majorité des membres des forces de sécurité, ont été tuées dans des violences menées par des groupes armés en lutte contre l'Etat, principalement dans l'ouest frontalier de l'Afghanistan. Le Centre pour la recherche et les études sur la sécurité d'Islamabad estime que l'année 2024 a été la plus meurtrière en près d'une décennie au Pakistan, avec plus de 1.600 morts, pour près de la moitié membres des forces de sécurité.
Le gouvernement, et surtout le puissant état-major pakistanais, ne cessent d'accuser leurs deux voisins, l'Inde et l'Afghanistan, d'héberger ou de soutenir les groupes rebelles pour l'affaiblir. Des accusations que Kaboul réfute, accusant en retour Islamabad de fermer les yeux sur les cellules de la branche régionale du groupe Etat islamique (EI-K) que l'Afghanistan assure avoir localisé sur le territoire de son voisin.