Une seule femme sur 18 hommes
Qui sont les principaux candidats à la présidentielle au Sénégal?

Dix-huit hommes et une femme sont en lice dimanche pour devenir le cinquième président du Sénégal et succéder à Macky Sall, au pouvoir depuis 2012. C'est la première fois que le sortant ne se représente pas à l'élection. Voici quelques-uns des prétendants.
Publié: 20.03.2024 à 10:12 heures
Au Sénégal, c'est la première fois que le président sortant ne se représente pas à l'élection. Ici, des partisans d'Amadou Ba, dit le serviteur de l'Etat.
Photo: AFP

En marge des tensions politiques qui embrasent le pays, les Sénégalaises et Sénégalais s'apprêtent à réélire leur président ce dimanche 24 mars après le report de l'élection prévue en février.

Dix-huit hommes et une femme sont en lice dimanche pour devenir le cinquième président du Sénégal et succéder à Macky Sall, au pouvoir depuis 2012. C'est la première fois que le sortant ne se représente pas à l'élection. Voici quelques-uns des prétendants.

Amadou Ba, le serviteur de l'Etat

Amadou Ba, adoubé par Macky Sall pour porter les couleurs de la coalition gouvernementale, se présente comme un «serviteur de l'Etat». Âgé de 62 ans, cet ancien inspecteur des impôts met en avant son image d'homme pondéré qui maîtrise ses dossiers.

Ministre de l'Économie et des Finances de 2013 à 2019, il joue les premiers rôles dans la mise en oeuvre du Plan Sénégal Emergent, vaste programme pluriannuel de développement. Après un passage aux Affaires étrangères, il est nommé en 2022 au poste de Premier ministre où il reste jusqu'à début mars.

Son expérience et son langage policé passent pour inspirer la confiance des partenaires, y compris étrangers. M. Ba, qui revendique le bilan de Macky Sall, est aussi crédité d'un réseau très dense, y compris chez les chefs religieux, très influents.

Prônant «l'unité», «la paix» et «l'espoir», il promet s'il est élu de «créer un million d'emplois sur cinq ans» en investissant dans l'agriculture, l'industrie, les infrastructures et les énergies renouvelables.

Bassirou Diomaye Faye, l'opposant antisystème

Tête d'affiche de l'opposition antisystème, Bassirou Diomaye Faye, 43 ans, peut prétendre accéder au second tour. Son camp prédit une victoire dès le premier tour si le scrutin se déroule sans fraude.

Bassirou Diomaye Faye a été désigné candidat pour remplacer son président Ousmane Sonko, dont il a fait la connaissance à l'administration des Impôts et des Domaines, dont il est le second à la tête du parti Pastef et qui a été disqualifié.

Bassirou Diomaye Faye était pourtant détenu lui aussi, depuis avril 2023, et brillait par son absence pendant une partie de la campagne jusqu'à sa libération la semaine passée en même temps que Ousmane Sonko. «Diomaye mooy Ousmane» («Diomaye c'est Ousmane»), assurent en langue ouolof le parti et ses supporters qui comptent sur «son charme et sa perspicacité» pour suppléer au charisme et à l'éloquence de Sonko.

Il se veut le «candidat du changement de système» et d'un «panafricanisme de gauche». Il promet une réappropriation de la souveraineté nationale. «Diomaye a les épaules assez larges pour piloter le projet», assure El Malick Ndiaye, un porte-parole du candidat, en réponse aux critiques récurrentes sur son manque d'expérience.

Khalifa Sall, le doyen du scrutin

A 68 ans, Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, est l'un des doyens du scrutin et, fort de ses 40 années de vie politique, il espère jouer les trouble-fête.

Plusieurs fois ministre pendant la présidence du socialiste Abdou Diouf, il conquiert la capitale en 2009 et la dirige jusqu'en 2018. L'actuel maire de Dakar, dont l'agglomération abrite 20% de la population du Sénégal, est un de ses proches.

Privé de présidentielle en 2019 en raison d'une condamnation pour infractions dans la gestion des fonds de la mairie qu'il a toujours dénoncée comme un coup monté, il a été gracié par le président Macky Sall (sans lien de parenté) tout juste réélu, après avoir passé près de deux ans derrière les barreaux.

Aux législatives de 2022, il allie ses forces à celles d'Ousmane Sonko mais le divorce est consommé lorsque Khalifa Sall recouvre son éligibilité en 2023 à la faveur d'un dialogue national initié par le pouvoir. Khalifa Sall propose de consacrer 1,5 milliard d'euros par an à l'agriculture, de renégocier les accords de pêche et d'instituer le référendum d'initiative citoyenne.

Idrissa Seck, le revenant

Idrissa Seck, 64 ans, livre sa quatrième bataille pour la magistrature suprême. Il fut proche collaborateur puis Premier ministre de l'ancien président Abdoulaye Wade entre 2002 et 2004 avant que les relations se détériorent. Il a été incarcéré plusieurs mois en 2005-2006 pour des irrégularités présumées dans la passation de marchés publics avant d'être exonéré.

Candidat contre Abdoulaye Wade en 2007, il finit deuxième. En 2012, il s'oppose à un troisième mandat d'Abdoulaye Wade et soutient le futur vainqueur Macky Sall, fait brièvement partie de la majorité de celui-ci, puis la quitte.

En 2019, il se présente contre Macky Sall. Il est à nouveau deuxième et réalise son meilleur score avec 20% des voix, devant Ousmane Sonko. Il fait le plein des voix à Thiès, dont il a été maire pendant 12 ans. En 2020, sa nomination à l'un des plus hauts postes de l'Etat, la présidence du Conseil économique, social et environnemental, consacre une relation conciliante avec le chef de l'Etat. Il propose de rendre obligatoire le service militaire.

(AFP)

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