La Nouvelle-Zélande ne s'est pas toujours appelée ainsi. Les premiers colons ont baptisé cette île du Pacifique «Aotearoa» lors de sa découverte, au 14e siècle. Soit «le pays du nuage blanc». Les indigènes se battent pour rétablir le nom à sa composante originelle.
Le parti maori a lancé une pétition pour rebaptiser officiellement l'archipel. D'ici 2026, toutes les villes et tous les noms de lieux doivent retrouver leur désignation maorie d'origine, demandent le peuple autochtone.
Les leaders du parti Rawiri Waititi et Debbie Ngarewa-Packer ont exprimé ce souhait dans une déclaration. «Il est grand temps que la langue maorie, Te Reo Maori, retrouve sa place légitime de première langue de ce pays. Nous sommes un pays polynésien, nous sommes Aotearoa!»
Héritage d'un programme colonial
Depuis 1987, la langue maorie est la deuxième langue officielle, aux côtés de l'anglais. «Changer le nom contribuerait à restaurer le statut de notre langue», a avancé Debbie Ngarewa-Packer.
Selon elle, le nom «Nouvelle-Zélande» et «l'imposition d'un programme colonial dans le système éducatif» ont fait que de moins en moins de Maoris maîtrisent leur propre langue. De nombreuses entreprises et agences gouvernementales utilisent déjà le nom Aotearoa pour désigner la nation du Pacifique.
La Nouvelle-Zélande ne serait pas le premier pays à changer de nom. L'ancienne Birmanie, située en Asie du Sud-Est, a été rebaptisée Myanmar en 1989. Le Swaziland, en Afrique australe, s'appelle Eswatini depuis 2018. En changeant de nom, les pays ont voulu laisser derrière eux les souvenirs de l'époque coloniale.
«Courir après les gros titres»
Le vice-Premier ministre Winston Peters a critiqué les velléités de changement de nom. «Il s'agit simplement de faire du bruit, sans tenir compte du coût pour ce pays», a écrit l'homme politique sur Twitter, entre autres messages de protestation.
«Un changement de nom serait source de confusion pour les partenaires commerciaux à un moment où les exportations sont essentielles à notre survie économique», a ajouté le vice-Premier ministre.
La Première ministre Jacinda Ardern, quant à elle, estime que c'est une «chose positive» que le nom Aotearoa devienne plus courant. «Que la loi soit modifiée ou non, je ne pense pas que cela changera le fait que la Nouvelle-Zélande est de plus en plus appelée Aotearoa», a-t-elle déclaré. (gin)