Une pétition déposée contre l'aspartame
Faut-il interdire le «faux sucre», possiblement cancérogène?

Une pétition pour interdire l'aspartame, un édulcorant controversé, a été lancée par Foodwatch, la Ligue contre le cancer et Yuka. Diffusée dans onze pays européens, elle vise à faire pression sur les institutions de l'UE.
Publié: 08:22 heures
|
Dernière mise à jour: 08:48 heures
L'aspartame – le «faux sucre» – serait possiblement cancérogène. C'est pourquoi, des ONG souhaitent l'interdire.
Photo: Getty Images for NYCWFF
Post carré.png
AFP Agence France-Presse

L'ONG Foodwatch, l'association française la Ligue contre le cancer et l'application française de nutrition Yuka ont lancé mardi une pétition conjointe visant l'interdiction de l'aspartame, un édulcorant sucrant controversé car possiblement dangereux pour la santé.

Objectif affiché de cette pétition, diffusée dans onze pays européens (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Italie, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suisse): «Faire pression sur les institutions européennes afin d'interdire cet additif et demander aux Etats membres de l'Union européenne d'agir» en précaution, peut-on lire dans un communiqué commun.

Cancérogène pour l'homme?

Présent, selon Foodwatch, dans plus de 6000 produits et notamment ceux dits allégés comme certains sodas sans sucres, yaourts 0% ou encore chewing-gums, l'aspartame est autorisé depuis 1988 en France et suscite des débats quant aux risques que cet édulcorant artificiel pourrait faire peser sur la santé. En 2023, l'Organisation mondiale de la Santé l'a classé comme «peut-être cancérogène pour l'homme».

Selon Philippe Bergerot, président de la Ligue contre le cancer, cité dans le communiqué commun, il n'y a «aucune raison de permettre que les gens soient exposés à un risque de cancer tout à fait évitable» et «nous demandons à nos décideurs politiques de prendre leurs responsabilités et de l'interdire».

Diabète et accouchement prématuré

D'autres études ont noté des risques liés au diabète ou encore d'accouchement prématuré en lien avec la consommation d'aspartame. L'additif, repérable sur les étiquettes à son numéro E 951, a été réévalué en 2013 par l'EFSA, l'Agence européenne de sécurité des aliments chargée d'évaluer les produits sur le marché alimentaire européen, sans être remis en cause. Mais Foodwatch, la Ligue contre le cancer et Yuka s'inquiètent de «conflits d'intérêts», ont-elles relevé dans leur communiqué.

En effet, d'après un rapport de Foodwatch sur l'aspartame également publié mardi, «près des trois-quarts des études sur l'aspartame considérées comme fiables par l'EFSA ont été financées ou influencées par l'industrie (agroalimentaire), ce qui remet en cause la crédibilité de l'évaluation des risques, et donc de l'approbation de l'aspartame» par l'institution européenne.

Fin 2019, ces trois entités de défense des consommateurs et de la santé avaient déjà lancé ensemble une campagne contre les sels de nitrites dans l'alimentation du fait de leur rôle dans l'apparition de certains cancers digestifs, suivie d'effets chez certains industriels qui avaient modifié leurs recettes.


Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la