Temu et Shein ne sont plus des inconnus dans le monde du commerce en ligne. La qualité et les conditions de production des géants chinois font l'objet de controverses et sont loin de réjouir tout le monde. Pourtant, Temu et Shein ont conquis les consommateurs avec leur offre de produits ultra bon marché. La stratégie des boutiques chinoises est si efficace que même le poids lourd américain Amazon voudrait en prendre une part.
Selon certains médias, le commerçant en ligne prévoit en effet d'imiter le modèle commercial en créant une nouvelle zone de rabais directement depuis la Chine. Amazon a l'intention de lancer sa propre boutique en ligne de vêtements et d'articles ménagers à bas prix, rapporte le «Financial Times».
Les experts mettent en garde
Amazon n'a pas encore confirmé officiellement ses projets. Si les déclarations autour d'Amazon se révèlent exactes, des expertes suisses mettent en garde. «Nous exigeons des conditions cadres identiques pour tous les concurrents en Suisse – qu'ils soient chinois, américains ou européens», explique la directrice de la Swiss Retail Federation Dagmar Jenni à Blick.
Elle évoque une objection que la fédération du commerce de détail a déjà déposée contre Temu. Une plainte pour pratiques commerciales déloyales est actuellement en suspens auprès du Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco). Le Seco enquête d'ailleurs sur les pratiques commerciales incriminées.
«Si Amazon ou d'autres plateformes en ligne étrangères devaient copier des pratiques commerciales de Temu qui ne sont pas compatibles avec le droit suisse, nous nous réservons le droit d'agir également contre elles», a déclaré Dagmar Jenni.
Boomerang négatif?
Il y a quelques années, Amazon bannissait encore les vendeurs chinois de son site. L'experte en commerce en ligne Alexandra Scherrer émet des réserves. «Amazon est connu pour ses bons produits. Le risque de dilution serait grand.» Elle comprend néanmoins que le géant américain ne veuille pas simplement laisser la voie libre aux commerçants chinois.
Il est difficile de dire si une éventuelle boutique affecterait le commerce de détail suisse. «Les consommateurs ont déjà la possibilité d'accéder à des marchandises bon marché en provenance de Chine», estime Alexandra Scherrer. Mais la stratégie des boutiques chinoises reste définitivement un danger.