Donald Trump en Caroline du Nord, Kamala Harris en Pennsylvanie: à six semaines de la présidentielle américaine, les candidats continuent mercredi de porter leurs efforts de campagne dans les Etats-clés qui seront décisifs pour l'emporter. En meeting dans la ville de Mint Hill, le républicain a affirmé qu'il faudrait menacer de «détruire» l'Iran si ce pays s'en prenait à un candidat à l'élection américaine.
Il faisait ainsi référence à son propre cas, après avoir annoncé la veille que sa vie était directement menacée par l'Iran, dans un contexte d'hostilités redoublées entre Israël et le Hezbollah, mouvement islamiste libanais allié de Téhéran.
Programme économique précisé
La candidate démocrate doit elle prononcer un discours centré sur son programme économique à Pittsburgh, deuxième plus grande ville de Pennsylvanie et ancien bastion sidérurgique. Elle y donnera aussi sa première interview télévisée en solo depuis qu'elle a repris à Joe Biden le flambeau de la course à la Maison Blanche. Cet entretien sera diffusé à 19h00 heure locale (23h00 GMT) par la chaîne MSNBC.
La vice-présidente, longtemps sous pression pour accorder une interview formelle, avait participé fin août à un entretien télévisé sur CNN aux côtés de son colistier, le gouverneur du Minnesota, Tim Walz.
Compétition serrée
Dans cette compétition extrêmement serrée, les électeurs disent avoir davantage confiance en Donald Trump sur le thème de l'économie. Mais l'écart avec Kamala Harris s'est considérablement réduit sur la question ces dernières semaines, confirment les sondages.
Dans son allocution à Pittsburgh, la vice-présidente de 59 ans répètera qu'elle est issue de la classe moyenne et elle mettra en avant les travailleurs. «Pour Donald Trump, l'économie doit être au service des propriétaires des grands gratte-ciel. Pas de ceux qui les construisent, ni de ceux qui lavent les sols», prévoit de dire la démocrate, selon son équipe de campagne.
Parmi les sept fameux Etats-pivots – Wisconsin, Michigan, Caroline du Nord, Géorgie, Arizona, Nevada et Pennsylvanie – ce dernier fait figure de gros lot, car il offrira 19 grands électeurs à celui qui le remportera le 5 novembre. Le premier à atteindre 270 grands électeurs gagnera la présidentielle, qui est un scrutin indirect.
«Je suis un nazi noir»
La Pennsylvanie est donc littéralement sillonnée par les candidats et c'est logiquement dans cet Etat, précisément à Philadelphie, qu'ils se sont affrontés lors d'un débat le 10 septembre qui devrait être l'unique entre la vice-présidente et le milliardaire républicain. Ce dernier a en effet refusé l'offre de sa rivale de débattre de nouveau.
En Caroline du Nord, autre terrain extrêmement disputé, Donald Trump pourrait être mis en difficulté du fait de son soutien affiché à Mark Robinson, qui ambitionne de devenir le premier gouverneur noir de cet Etat du sud-est.
Cet homme est sur la sellette depuis que CNN lui a attribué la semaine dernière des messages choquants sur le nazisme ou l'esclavage, publiés sur un site pornographique dans les années 2010. Je suis un «nazi noir», aurait par exemple écrit Mark Robinson, qui a nié en bloc avoir été l'auteur de tels propos.
Une victoire offerte?
Reste qu'une telle polémique est du pain bénit pour les démocrates, qui ont annoncé mercredi lancer une campagne d'affichage à travers la Caroline du Nord, insistant sur les liens entre Donald Trump et Mark Robinson. L'une des affiches cite l'ancien président déclarant «Aimons Mark», puis «C'est une personne remarquable» ou encore «un gentleman extraordinaire».
Le colistier de Donald Trump, J.D. Vance, doit lui participer mercredi à une levée de fonds en Floride puis à une réunion électorale dans la soirée à Traverse City, dans l'Etat du Michigan.