Après le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, le chef du service de renseignement extérieur britannique MI6, Richard Moore, se moque lui aussi de l'armée de Vladimir Poutine. Il a écrit que les troupe de Moscou «manquent de souffle» samedi sur Twitter.
Richard Moore cite un tweet du Ministère britannique de la défense datant de la veille. «Le Kremlin est de plus en plus désespéré. La Russie a perdu des dizaines de milliers de soldats et utilise des armes de l'époque soviétique. Leurs missiles obsolètes tuent et blessent des Ukrainiens innocents», écrivait le ministère. «La Russie ne gagnera pas cette guerre injuste.»
Les pertes russes plus élevées que prévu ?
Le magazine politique britannique «The Economist», qui n'est pas du tout connu pour son goût du sensationnalisme, estime que la Russie fait très certainement face à des pertes bien plus importantes que ce qui a été supposé jusqu'à présent.
La collecte de ces chiffres n'est pas une science exacte. Des documents sont interceptés, des messages radio sont écoutés et des «rapports de contact» sont analysés depuis le front. Il en résulte des approximations des chiffres réels.
Selon les données du Pentagone, entre 15'000 et 20'000 Russes sont morts au combat depuis le début de la guerre le 24 février. Fin juin, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a parlé d'environ 25'000 Russes tués. Le 30 juillet, l'Ukraine a annoncé un chiffre de 40'670 adversaires tués sur le champ de bataille.
Une médecine militaire peu développée
Pour calculer toutes les victimes, on utilise également comme comparaison les guerres passées, les armes utilisées ainsi que les soins d'urgence apportés aux blessés. La médecine militaire russe est justement plus obsolète que celle de l'Occident, explique Ronald Ti, expert en logistique médicale militaire au King's College de Londres. Les 60 minutes suivant une blessure sont considérées comme l'«heure d'or» pour sauver les blessés de guerre. Les lignes d'évacuation de la Russie seraient plus longues pour récupérer et soigner les blessés, ce qui entraînerait par conséquent un nombre accru de morts au combat.
De la «chair à canon» pour Vladimir Poutine
Les commandants russes doivent ainsi compenser des problèmes récurrents dans leurs propres rangs. Selon certaines estimations, la Russie déplore environ trois fois plus de blessés que de morts. Selon ces chiffres, 100'000 soldats russes auraient été temporairement absents. L'arrivée de l'artillerie occidentale pourrait même faire passer le rapport à 4:1. Au total, jusqu'à 125'000 soldats russes auraient ainsi été tués ou blessés.
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Selon le chef du MI6, «ce ne sont pas des habitants de la classe moyenne de Saint-Pétersbourg ou de Moscou» qui se battent pour le président Vladimir Poutine. Mais, «ce sont des gens pauvres des régions rurales de Russie. Ils viennent de villes ouvrières de Sibérie.» La plupart d'entre eux appartiennent à des minorités ethniques, poursuit Richard Moore. «Ils sont la chair à canon de Poutine», conclut-il.
(Adaptation par Quentin Durig)