Vladimir Poutine, 70 ans, est à bout de souffle. Le président russe n'a parlé que sept minutes mardi matin lors du défilé à l'occasion de la victoire sur l'Allemagne nazie. Il s'en est pris une fois de plus à l'Occident qui veut imposer son attitude aux autres pays. «Une véritable guerre a été déclenchée contre notre patrie», a-t-il ajouté en faisant référence aux combats en Ukraine, qu'il a lui-même provoqués en envahissant le pays le 24 février 2022.
Pas un mot sur de nouvelles offensives, pas un mot sur une nouvelle mobilisation. Les lourdes pertes sur le front, le ressentiment croissant des parents de soldats et les drones qui ont pu atteindre le Kremlin sont restés sous silence.
Défilé version réduite
Par crainte d'attentats, le défilé avait d'abord été annulé. Il a finalement eu lieu, mais en version réduite et sans spectacle aérien, biffé à la dernière minute sans justification. Les chars de combat étaient également absents, à l'exception du T-34 historique.
Selon les chiffres officiels, 8000 soldats ont défilé sur la place Rouge, parmi lesquels des hommes ayant combattu en Ukraine ces derniers mois. L'année dernière – quelques semaines après le début de la guerre – 11'000 soldats avaient participé. A l'époque déjà, les autorités parlaient d'une troupe réduite.
Influence perdue
La tribune était également peu remplie. Alors que les années précédentes, des chefs d'Etat et de gouvernement du monde entier assistaient à la parade, cette fois-ci, seuls les invités d'honneur des ex-républiques soviétiques du Kazakhstan, du Tadjikistan, du Turkménistan, du Kirghizstan, de l'Ouzbékistan, de l'Arménie et bien sûr de la Biélorussie, où règne l'allié de Poutine, Alexandre Loukachenko, ont fait leur apparition. Aucune représentation du côté de la Chine, qui a pour la première fois condamné publiquement la guerre ces derniers jours.
L'impuissance contenue dans le discours de Vladimir Poutine sur sa principale scène de propagande a prouvé qu'il avait perdu non seulement ses amis, mais aussi son influence dans le monde entier. Même ce jour de la victoire, il n'a plus rien à célébrer.