Voilà des semaines que des détaillants comme Coop, Globus et Aldi ont banni la vodka russe de leur assortiment. L’invasion de l’Ukraine a coupé la soif à de nombreux amateurs de cette eau-de-vie typique des pays de l'est. Pour que les Suisses puissent continuer à déguster (ou shooter) leur vodka en toute bonne conscience, l’entrepreneur Tobias Reichmuth a lancé la Vodka Zelensky. Le produit est fabriqué par l’entreprise lucernoise Edelwhite.
Pourtant, depuis peu, la vodka suisse a changé de nom. Elle s’appelle désormais Vodka 4 Peace. Est-ce une histoire de droits d’appellation? Interrogé par Blick, l’entrepreneur suisse dément. Le nouveau nom a de tout autres raisons, explique-t-il: «De manière générale, les feedbacks ont été bons, mais la communauté ukrainienne a fait remarquer que ce n’était pas seulement le président qui représente la paix, mais le peuple tout entier.» Ces réactions ont été prises au sérieux. Voilà donc pourquoi la vodka a été rebaptisée.
Confusion sur le montant des dons
Tobias Reichmuth a souligné dès le lancement qu’il ne comptait pas faire de bénéfices avec cette vodka. C’est pourquoi 10 francs par bouteille devaient être versés à l’Ukraine à titre d’aide immédiate. Ambitions revues à la baisse depuis: le site Internet indique «qu’au moins 5 francs par bouteille» seront reversés. Était-ce un mauvais calcul de la part de l’entrepreneur?
«Pour la vente de vodka au bar, qui est ensuite mélangée, nous avons créé une variante meilleur marché. Nous reversons immédiatement 5 francs aux œuvres de bienfaisance», explique-t-il. Pour la bouteille premium à 40 francs, le montant du don, 10 francs, reste inchangé.
Si un bénéfice est réalisé, il sera également reversé à des œuvres de bienfaisance en Ukraine. «On ne peut pas se faire de l’argent avec la guerre, c’est évident», souligne l’entrepreneur.
Boom des ventes en ligne, grands distributeurs frileux
L’Ukrainienne Anastasiia Rosinina, 30 ans, participe au projet en tant que partenaire commerciale. Jusqu’à récemment, elle travaillait en Ukraine comme styliste de mode. Elle a fui la guerre et trouvé refuge en Suisse. «Nous voulons vendre au moins un million de bouteilles cette année», détaille Tobias Reichmuth. Les ventes ont commencé en mars via la boutique en ligne de l’entreprise: «Nous avons fait un super démarrage. Les attentes ont été largement dépassées. Nous sommes déjà en train d’augmenter la production.»
Mais la Vodka 4 Peace n’est pas encore disponible dans les rayons des grands distributeurs: «Ils disent que c’est trop politisé pour eux. Je trouve ça un peu facile. Il faut quand même prendre position et défendre des valeurs!»
(Adaptation par Jessica Chautems)