Un nouvel amour pour Bruxelles
Où sont passés les opposants à l'UE?

Le bilan catastrophique du Brexit, trois ans après son entrée en vigueur, fait taire les critiques de l'Union européenne dans d'autres États membres. Mais ce n'est pas la seule cause de l'effondrement des voix anti-UE. Tour d'horizon.
Publié: 05.02.2023 à 18:25 heures
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La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (à gauche) et la Première ministre italienne Giorgia Meloni.
Photo: IMAGO/ZUMA Wire
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Guido Felder

Au sein de l'Union européenne (UE), les voix anti-UE semblent se faire de plus en plus discrètes. Pourtant, en 2016, avant le Brexit, le ton n’était pas le même. Les discours anti-UE avaient même le vent en poupe. Marine le Pen, fer de lance du Front national, n'avait pas hésité à promettre un référendum pour faire sortir son pays du joug de l’Union européenne si elle était élue en 2017.

Mais la promesse d'un retrait de l'UE ne faisait pas couler de l'encre qu'en France: en Autriche, au Danemark et en République tchèque, entre autres, des candidats aux élections promettaient qu’ils viseraient une sortie de l’UE en cas de victoire.

Pourtant, aujourd'hui, les partis de droite remarquent qu’une majorité de leur électorat soutient l’UE. Et ce, même si la droite conservatrice gagne de plus en plus de terrain. À cet égard, Marine Le Pen est un cas d’école. Cela fait bien longtemps qu'on n'a plus entendu celle qui souhaite succéder au président Emmanuel Macron en 2027 parler de «Frexit». Que s'est-il passé?

Voici quelques pays dans lesquels la sortie de l’UE a été un grand sujet de discussion
1. Italexit

Dans le cadre d’une modification de la Constitution, une sortie de l’UE a été largement discutée en 2016. Alors que seuls 39% des Italiens faisaient confiance à cette structure institutionnelle dans les sondages de 2020, le sénateur Gianluigi Paragone du Mouvement 5 étoiles avait fondé le parti Italexit.

2. le Frexit

Lors des élections présidentielles de 2017, la politicienne d’extrême droite Marine Le Pen a plaidé pour une sortie de la France et a promis un référendum en cas de victoire électorale. Sur cette question, la gauche était également de son côté. Mais après la victoire d’Emmanuel Macron, l’ex-présidente du Front national a abandonné sa requête.

3. Polexit

Les points de discorde entre la Pologne et l’UE sont nombreux. Après que le pays a enfreint à plusieurs reprises le droit européen, Bruxelles lui a imposé une amende quotidienne d’un million d’euros. Ce qui a donné lieu à un débat sur un éventuel divorce.

4. Sortie de la Hongrie

Même si le Premier ministre Viktor Orban ne cesse de s’en prendre à l’UE, la sortie de la Hongrie n’a jamais vraiment été à l’ordre du jour. L’impulsion est plutôt venue de l’extérieur. Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn a demandé l’exclusion si la Hongrie continuait à agir durement contre les réfugiés et à réprimer la liberté de la presse et l’indépendance de la justice.

5. Tschexit/Czexit

En 2016, une demande des populistes de droite en République tchèque visant à organiser un vote sur la sortie du pays a échoué. Aujourd’hui encore, ces milieux s’efforcent d’organiser un référendum. Toutefois, un président clairement pro-UE, Petr Pavel, a été élu fin janvier et s’est imposé face au pro-russe Andrej Babis.

6. Autrexit

En Autriche, Norbert Hofer, candidat malheureux à la présidence du FPÖ, a déclaré en 2016 qu’il pourrait envisager un vote de sortie si la Turquie entrait dans l’UE ou si la structure institutionnelle devait se centraliser encore.

7. le Grexit

Pendant la crise financière, l’UE parlait de bannir la Grèce de l’UE durant au moins cinq ans, afin qu’elle ne soit pas elle-même entraînée dans une spirale financière descendante. Le Grexit a surtout été discuté en 2014 et 2015.

8. Nexit

En 2017, le populiste de droite Geert Wilders a promis aux Néerlandais un référendum sur le retrait de l’UE s’il devenait Premier ministre. Il a échoué. Un sondage réalisé en 2016 avait révélé que 48% auraient voté pour une sortie et 45% pour un maintien.

9. Danexit

Les populistes de droite avaient déjà appelé à un référendum sur une sortie du Danemark avant le vote britannique. Morten Messerschmidt, membre du parti de droite Folkeparti, a prédit en 2020 que son pays quitterait l’UE dans les dix ans à cause du «succès du Brexit».

1. Italexit

Dans le cadre d’une modification de la Constitution, une sortie de l’UE a été largement discutée en 2016. Alors que seuls 39% des Italiens faisaient confiance à cette structure institutionnelle dans les sondages de 2020, le sénateur Gianluigi Paragone du Mouvement 5 étoiles avait fondé le parti Italexit.

2. le Frexit

Lors des élections présidentielles de 2017, la politicienne d’extrême droite Marine Le Pen a plaidé pour une sortie de la France et a promis un référendum en cas de victoire électorale. Sur cette question, la gauche était également de son côté. Mais après la victoire d’Emmanuel Macron, l’ex-présidente du Front national a abandonné sa requête.

3. Polexit

Les points de discorde entre la Pologne et l’UE sont nombreux. Après que le pays a enfreint à plusieurs reprises le droit européen, Bruxelles lui a imposé une amende quotidienne d’un million d’euros. Ce qui a donné lieu à un débat sur un éventuel divorce.

4. Sortie de la Hongrie

Même si le Premier ministre Viktor Orban ne cesse de s’en prendre à l’UE, la sortie de la Hongrie n’a jamais vraiment été à l’ordre du jour. L’impulsion est plutôt venue de l’extérieur. Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn a demandé l’exclusion si la Hongrie continuait à agir durement contre les réfugiés et à réprimer la liberté de la presse et l’indépendance de la justice.

5. Tschexit/Czexit

En 2016, une demande des populistes de droite en République tchèque visant à organiser un vote sur la sortie du pays a échoué. Aujourd’hui encore, ces milieux s’efforcent d’organiser un référendum. Toutefois, un président clairement pro-UE, Petr Pavel, a été élu fin janvier et s’est imposé face au pro-russe Andrej Babis.

6. Autrexit

En Autriche, Norbert Hofer, candidat malheureux à la présidence du FPÖ, a déclaré en 2016 qu’il pourrait envisager un vote de sortie si la Turquie entrait dans l’UE ou si la structure institutionnelle devait se centraliser encore.

7. le Grexit

Pendant la crise financière, l’UE parlait de bannir la Grèce de l’UE durant au moins cinq ans, afin qu’elle ne soit pas elle-même entraînée dans une spirale financière descendante. Le Grexit a surtout été discuté en 2014 et 2015.

8. Nexit

En 2017, le populiste de droite Geert Wilders a promis aux Néerlandais un référendum sur le retrait de l’UE s’il devenait Premier ministre. Il a échoué. Un sondage réalisé en 2016 avait révélé que 48% auraient voté pour une sortie et 45% pour un maintien.

9. Danexit

Les populistes de droite avaient déjà appelé à un référendum sur une sortie du Danemark avant le vote britannique. Morten Messerschmidt, membre du parti de droite Folkeparti, a prédit en 2020 que son pays quitterait l’UE dans les dix ans à cause du «succès du Brexit».

Une situation peu enviable

Parmi les causes possibles, on cite notamment les problèmes dans lesquels s’est empêtrée la Grande-Bretagne. Trois ans après sa sortie de l’UE le 31 janvier 2020, on ne peut pas dire que le pays soit dans une situation enviable, explique Gilbert Casasus, professeur d’études européennes à l’Université de Fribourg. On pourrait même aller plus loin: le bilan du Brexit n’est pas décevant, il est catastrophique.

Gilbert Casasus est professeur émérite d'études européennes.
Photo: DR

Au lieu de glisser vers un «âge d’or» promis par les pro-Brexit, la Grande-Bretagne a sombré dans une crise profonde, poursuit Gilbert Casasus: «Le Brexit et ses conséquences font l’effet d’un épouvantail pour les pays qui avaient brièvement envisagé de quitter l’UE.»

En effet, la récession règne: de nombreux Britanniques ne peuvent plus payer leurs factures d’électricité et de chauffage, et certains ne parviennent même plus à se nourrir. Quant aux entreprises, elles s’effondrent comme des châteaux de cartes.

Des crises qui unissent

Le Brexit n’est toutefois pas la seule raison pour laquelle les mouvements anti-UE se sont dissouts, relève Gilbert Casasus. En effet, face aux crises, on a tendance à se serrer les coudes. «La guerre en Ukraine a soudé les États membres de l’UE», confirme le professeur. À l’exception bien sûr de la Hongrie.

L’autre crise est, assurément, la pandémie. «Le fonds de reconstruction de l’UE profite fortement à de nombreux pays endettés et à des États en crise, estime l’expert. L’Italie, en particulier, en profite.»

Raison pour laquelle la Première ministre italienne nouvellement élue, Giorgia Meloni, a renoncé à sa rhétorique anti-UE: elle a pu encaisser presque 200 milliards d’euros du fonds d’aide pour son pays, poursuit-il.

«Beaucoup refusent donc désormais de quitter cette union pour des raisons de stratégie électorale, afin de ne pas déstabiliser leurs électeurs souvent plus âgés», assure le spécialiste.

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