Le service américain de gestion et de préservation de la faune «n'a pas pris en compte de façon adéquate les menaces qui pèsent sur les loups en dehors des populations principales dans les régions des Grands Lacs et au nord des montagnes Rocheuses en retirant la protection à l'espèce entière», a indiqué le juge dans sa décision.
En octobre 2020, le gouvernement Trump avait décidé de retirer aux loups gris leur statut d'espèce protégée, mis en place dans les années 1970 après leur quasi-extinction aux Etats-Unis. Bien que la décision ait été prise sous Donald Trump, le gouvernement de Joe Biden avait continué à défendre la mesure devant la justice.
«Aussi bien chez les gouvernements démocrates que républicains, on constate chaque année cette envie de mettre fin au rétablissement des loups», souligne auprès de l'AFP, Collette Adkins du Center for Biological Diversity. «C'est frustrant, car la loi qui encadre le statut d'espèce protégée prévoit le rétablissement de ces animaux pour qu'ils puissent remplir leur rôle dans l'écosystème», poursuit-elle.
Depuis son entrée en vigueur en janvier 2021, le nombre de loups abattus dans certains Etats avait explosé, comme dans le Wisconsin, où plus de 200 loups ont été tués en moins de trois jours, forçant les autorités à mettre un terme à la saison de chasse plus tôt que prévu, rapporte le New York Times.
Selon le jugement de jeudi, il est désormais interdit de chasser le loup dans 44 Etats et ceux qui s'en prennent à canis lupus risquent des amendes ou de la prison.
Près de 250'000 loups vivaient aux Etats-Unis avant l'arrivée des colons européens qui ont décimé la population de ces canidés au fil de leur expansion vers l'ouest. Il ne reste désormais que quelque 6000 loups disséminés à travers le pays, hors Alaska.
(ATS)