«Un danger imminent»
Russie: plus de 2000 prisonniers politiques menacés de mort, selon l'ONU

La vie de plus de 2000 prisonniers politiques est gravement menacée en Russie, selon un rapport de l'ONU. Mariana Katzarova, rapporteure spéciale, identifie 120 détenus en danger immédiat et exige leur libération urgente.
Publié: 17.02.2025 à 20:47 heures
Plus de 2000 prisonniers politiques sont menacés de mort en Russie, selon un rapport de l'ONU.
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

La vie en Russie de plus de 2.000 prisonniers politiques est «gravement menacée», et au moins 120 d'entre eux courent un danger imminent en raison notamment de leur état de santé, a indiqué une rapporteure de l'ONU lundi.

«Le triste anniversaire de la mort d'Alexeï Navalny nous rappelle brutalement que la Russie compte plus de 2.000 prisonniers politiques, dont beaucoup sont confrontés à des conditions de vie mettant leur existence en danger», a déclaré la rapporteure spéciale sur la situation des droits de l'homme en Russie, Mariana Katzarova, dans un communiqué.

«Un danger imminent»

«Ces détenus doivent être libérés avant qu'un autre prisonnier politique ne perde la vie dans les geôles russes, comme Navalny il y a un an», a ajouté l'experte, qui a établi une «liste prioritaire» d'au moins 120 prisonniers politiques en «danger imminent en raison de leur état de santé critique, de leur âge ou handicap, et qui doivent être libérés immédiatement».

Charismatique militant anticorruption et ennemi politique numéro un de Vladimir Poutine, Navalny avait été déclaré «extrémiste» par la justice russe. Évoquer en public l'opposant ou son organisation, le Fonds de lutte contre la corruption (FBK), sans préciser qu'ils ont été décrétés «extrémistes», expose les contrevenants à de lourdes sanctions.

Cette menace reste en vigueur malgré sa mort dans des circonstances troubles dans une prison de l'Arctique le 16 février 2024 et malgré l'exil hors de Russie de la quasi-totalité de ses collaborateurs. Selon la rapporteure spéciale, les autorités russes n'ont pas mené «d'enquête crédible» sur sa mort. D'après Mariana Katzarova, «huit prisonniers politiques sont morts en prison en 2024, dont Pavel Koushnir, un pianiste (...) qui s'était élevé contre la guerre en Ukraine».

Libération des prisonniers politiques

Selon le communiqué, parmi les 120 prisonniers politiques de la «liste prioritaire» figure Alexeï Gorinov, qui se trouve «dans un état de santé critique», condamné à de la prison ferme en 2022 pour avoir dénoncé l'assaut contre l'Ukraine.

La rapporteure, qui est mandatée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU mais ne s'exprime pas au nom de l'organisation, a également inclu le défenseur des droits humains Igor Baryshnikov et l'avocat Bakhrom Khamroyev, «incarcérés pour leurs positions anti-guerre». Au moins 76 prisonniers politiques sont des personnes âgées, dont Iouri Dmitriev, 69 ans, historien et figure de Mémorial, organisation gardienne de la mémoire des victimes des goulags devenue cible de la répression sous Vladimir Poutine.

«La base de négociations de paix significatives pour mettre fin à la guerre contre l'Ukraine devrait être au minimum la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques en Russie et le retour de tous les Ukrainiens détenus dans les prisons russes», a déclaré Mme Katzarova. 

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