Trump se rapproche de la Maison-Blanche
Panique après un débat désastreux: Joe Biden doit se retirer!

Il y a quatre ans, Joe Biden s'était présenté comme candidat parce qu'il voulait sauver la démocratie face à Donald Trump. Si cela lui tient toujours à cœur, il doit se retirer immédiatement de la course cette fois-ci. Analyse après le premier débat désastreux.
Publié: 28.06.2024 à 09:54 heures
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Dernière mise à jour: 29.06.2024 à 10:14 heures
Près de 100 millions d'Américains ont regardé au moins une partie du premier duel télévisé entre les deux candidats à la présidence.
Photo: Getty Images
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Samuel Schumacher

Les chances de voir Joe Biden effectuer un deuxième mandat à la Maison-Blanche s'amenuisent. Même ses défenseurs les plus acharnés doivent en arriver à cette conclusion après sa prestation désastreuse lors du débat télévisé face à Donald Trump dans la nuit de jeudi à vendredi.

Quelques heures avant ce grand rendez-vous, la question était encore: L'actuel président américain est-il assez en forme pour faire son travail pendant quatre années supplémentaires? La réponse est désormais très claire: Non. Et pour trois raisons:

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Joe Biden semble bien plus âgé que ses 81 ans

Avant le duel télévisé, les démocrates avaient délibérément tenté de placer la barre assez bas pour ne pas mettre Joe Biden en trop grande difficulté. Mais avec ses réponses souvent confuses, le président a quand même réussi à décevoir les plus tolérants de ses partisans. Joe Biden, qui, tout comme Trump, ne boit pas une gorgée d'alcool, donnait par moments l'impression d'avoir bu un coup de trop. 

Ses lapsus sont devenus de plus en plus fréquents au fur et à mesure que le débat avançait: il a parlé de «l'accord de paix de Paris» au lieu de l'accord sur le climat, de «millionnaire» au lieu de «milliardaires», a affirmé que son fils était mort en Irak (avant de se corriger peu après) et a confondu au moins une fois Donald Trump avec Vladimir Poutine. Une centaine de fois, il a commencé ses réponses par la phrase suivante: «L'idée que… est ridicule.»

Sa voix cassée et enrouée – conséquence d'un rhume selon les démocrates – renforçait cette impression de faiblesse générale du président américain. Même les téléspectateurs ont souvent eu du mal à le comprendre. Donald Trump a fait remarquer après 22 minutes, et non sans raison: «Je suis désolé, mais je ne sais vraiment pas ce qu'il voulait dire par cette phrase. Je pense qu'il ne le sait pas lui-même.»

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Trump peut mentir autant qu'il veut

Les journalistes qui ont regardé le débat ont eu des sueurs froides pendant les 90 minutes remplies de fausses déclarations de Donald Trump. Mais les mensonges de ce dernier (sur son rôle dans la prise du Capitole notamment ou encore sur son procès pour pornographie ou sur sa performance en tant que président des États-Unis) n'ont que peu d'effets négatifs sur le républicain. 

Personne, pas même ses partisans, n'attend de Trump qu'il devienne soudainement un élève modèle, fidèle aux faits et qu'il s'en tienne strictement à la vérité. Joe Biden peut traiter Trump de «menteur» et de «râleur» autant de fois qu'il le souhaite: Cela rebondira sur lui comme presque tout ce que les démocrates ont jusqu'à présent mis en avant contre l'ancien président, condamné par la justice, faut-il le rappeler. 

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Biden a manqué le moment le plus important du débat

Biden aurait 86 ans à la fin de son deuxième mandat. Il était clair comme de l'eau de roche que les deux présentateurs de CNN, Dana Bash et Jake Tapper, allaient interpeller le démocrate à ce sujet. Et il est certain que son équipe a briefé le président à la question cruciale de son âge lors des préparatifs du débat, qui ont eu lieu sur plusieurs jours dans la résidence présidentielle de Camp David.

Mais au lieu de donner une réponse originale et convaincante pour faire taire une bonne fois pour toutes les allégations sur son âge, Biden a bredouillé en rappelant que Trump avait déjà 78 ans. Au lieu d'apaiser la peur de son électorat face, il a tragiquement montré qu'il n'était même pas préparé à répondre à la plus évidente des questions.

Peu après, Donald Trump a d'ailleurs répondu à la même question de façon beaucoup plus convaincante: «Je me sens aussi en forme qu'il y a 25 ans. La seule différence, c'est que je suis plus léger aujourd'hui», a-t-il déclaré. Biden lui a adressé en réponse un regard condescendant, un fait qui ne parle pas non plus en sa faveur. 

Une seule solution

Conclusion: ce débat est un désastre pour Biden et les démocrates. Trump, en revanche, a semblé concentré, bien préparé et contrôlé, surtout au début. Il s'est adressé habilement aux swing voters qui décideront de l'issue de la course le 5 novembre, en mettant par exemple en garde les électeurs noirs contre la politique migratoire de Biden. «Il fait venir des millions d'immigrés qui prennent vos emplois», a-t-il déclaré à l'attention des afro-américains, avant de laisser entendre peu après, de manière voilée, qu'il pourrait imaginer le sénateur noir Tim Scott comme vice-président.

À la mi-août, les démocrates se réuniront à Chicago pour leur convention, au cours de laquelle Biden sera officiellement désigné comme candidat. Le parti peut toutefois désigner quelqu'un d'autre lors de cet événement, sans tenir compte des résultats des primaires. Dans un tel cas, le président sortant devrait alors se retirer de son plein gré ou sous la pression de son parti.

Et c'est bien là tout l'enjeu: si Joe Biden, le patriote amoureux de la démocratie, veut vraiment sauver l'Amérique (ou du moins la préserver de nouveaux tests de résistance inutiles), il doit empêcher Donald Trump de revenir à la Maison-Blanche. Après ce débat, il est clair qu'il n'y a qu'un seul moyen d'y parvenir: Joe Biden doit se retirer de la course. Immédiatement.

Biden lynché par les médias

Un «désastre démocratique», selon le journal américain «The New York Times». «Nous avons vu la fin de sa candidature», poursuit le journal. «The Independent» fait état d'une «profonde panique» qui s'empare actuellement du Parti démocrate.

Le Wall Street Journal partage ce point de vue: «Lors du premier débat présidentiel, Biden a réalisé la performance que les démocrates craignaient. Un manque de force et de volonté de se battre.» Le «Washington Post» a qualifié l’apparition de Biden de «hésitante, dégressive – et inquiétante pour les démocrates».

Et le journal britannique «The Guardian» ne peut s’empêcher de tirer sur le président américain: «Si quelqu’un lisait les déclarations de Biden dans la transcription, certaines de ses lignes sembleraient intelligentes et agressives. Mais la mise en œuvre n’a pas été convaincante – et c’est crucial pour un média visuel comme la télévision».


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