Troisième attaque en quelques jours
Qui se cache derrière la mystérieuse série d'incendies en Russie?

Le nombre d'incendies mystérieux en Russie augmente. Depuis une semaine, d'importantes infrastructures russes partent en fumée. On ne sait pas encore qui est à l'origine de ces attaques. Mais sur les réseaux sociaux, les théories vont bon train.
Publié: 25.04.2022 à 15:52 heures
|
Dernière mise à jour: 25.04.2022 à 15:53 heures
1/8
Dans la nuit de dimanche à lundi, un entrepôt de pétrole russe a pris feu près de Briansk.
Photo: Twitter/Osinttechnical
Chiara Schlenz

Un incendie majeur. Des explosions dans un entrepôt de pétrole et un centre de recherche militaire. Un train de marchandises qui se renverse inexplicablement au milieu de la voie, des drones dans l’espace aérien et des écluses qui explosent, provoquant de graves inondations. La Russie est frappée depuis plusieurs jours par de mystérieuses attaques contre des infrastructures stratégiques.

Difficile de dire clairement qui ou ce qui se cache exactement derrière ces actions. Quelques théories circulent sur les réseaux sociaux à propos de la multiplication de ces incidents.

Des missiles ukrainiens ont-ils déclenché les tirs?

Dans la nuit de dimanche à lundi, un grave incendie s’est déclaré dans deux dépôts pétroliers de la ville de Briansk, non loin de la frontière ukrainienne, comme le rapporte l’agence d’État russe Tass. La cause de l’incendie n’a pas encore été communiquée. Les réseaux sociaux parlent en outre de deux explosions, mais il n’y aurait pas encore eu de morts ni de blessés. L’un des dépôts pétroliers appartiendrait à la compagnie pétrolière «Transneft Druzhba». La Russie exporte du pétrole via l’oléoduc Druzhba, notamment vers l’Allemagne.

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

Sur les réseaux sociaux, des voix s’élèvent depuis lundi matin pour dire que l’incendie pourrait être une opération dite «False Flag», soit une opération menée sous fausse bannière. Le journaliste ukrainien Roman Tsymbaliuk ose même affirmer sur Facebook que: «Les soldats ont secrètement emmené leurs familles hors de la région de Briansk.»

D’autres théories circulent également. Certains suggèrent que l’incendie de Briansk pourrait avoir été déclenché par une attaque de missiles de l’armée ukrainienne. Début avril déjà, la Russie a rendu l’Ukraine responsable d’un incendie dans un entrepôt de pétrole dans la ville russe de Belgorod, à 50 kilomètres de la frontière ukrainienne. L’Ukraine avait alors démenti ces accusations.

Moscou menace d’intensifier ses attaques

Les attaques contre les dépôts pétroliers de Briansk et Belgorod ne sont pas les seuls incidents dans lesquels des pyromanes seraient impliqués. La semaine dernière, le feu a ravagé l’Institut militaire de recherche sur les missiles à Tver, où sont également développés les missiles Iskander. Au moins sept personnes ont perdu la vie, et 27 autres ont été blessées.

Outre ces grands incendies, on assiste également au déraillement, probablement volontaire, de trains de marchandises russes transportant des denrées alimentaires et des munitions à travers la Russie. En outre, des sources ukrainiennes ont fait savoir qu’un barrage avait été détruit à l’explosif vendredi près de la localité russe de Fyodorovska. Sans toutefois présenter de danger pour la population, selon les médias russes.

Lundi, «Nexta TV» et l’agence d’État russe Tass ont rapporté une importante explosion dans un immeuble de neuf étages de la ville russe de Saint-Pétersbourg. Soixante-six personnes ont dû être évacuées mais aucun mort ou blessé n’a été rapporté. Sur les réseaux sociaux, on suppose ici aussi qu’il s’agit d’une attaque sous fausse bannière. Cette information n’a toutefois pas encore pu être confirmé de manière indépendante.

Moscou a une fois de plus annoncé vouloir intensifier ses attaques contre Kiev si les troupes ukrainiennes menaient des attaques ou des «actes de sabotage» sur le territoire russe. Une telle menace avait déjà été proférée il y a quelques jours par le porte-parole du ministère de la Défense à Moscou, Igor Konachenkov.

(Adaptation par Louise Maksimovic)

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la