«Le trafic ferroviaire sur le pont de Crimée a été totalement rétabli», a affirmé dimanche le vice-premier ministre russe Marat Khousnoulline, selon l'agence Ria Novosti, sans précision horaire. «Tous les trains programmés vont passer en totalité», a-t-il ajouté.
Il a précisé sur son compte Telegram que cette reprise concernait aussi bien «les trains de passagers que de marchandises». Un opérateur de la ligne ferroviaire avait annoncé quelques heures plus tôt que deux trains étaient déjà partis en direction de Moscou et de Saint-Pétersbourg.
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«Nous ne prévoyons pas de pénurie»
Les autorités de Crimée avaient annoncé samedi après-midi que la circulation avait repris pour les voitures et les bus sur la seule voie routière du pont restée intacte. Marat Khousnoulline a précisé dimanche que la seconde voie serait de nouveau opérationnelle «dans un proche avenir» et que les conclusions des observations menées samedi sur les parties endommagées seraient connues le même jour.
Des ferries vont prendre le relais, notamment pour la traversée des poids lourds. «Nous ne prévoyons pas de pénurie», a relevé le vice-premier ministre.
Camion piégé?
Des images de vidéosurveillance diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une puissante explosion, au moment où plusieurs véhicules circulaient sur le pont, dont un camion. Les autorités russes soupçonnent ce dernier d'être à l'origine de la déflagration. Sur d'autres clichés, on peut voir un convoi de wagons-citernes en flammes sur la partie ferroviaire du pont, et deux travées d'une des deux voies routières effondrées.
Selon les enquêteurs, l'attaque survenue au petit matin a fait trois morts: le conducteur du camion et deux personnes, un homme et une femme, qui circulaient en voiture à proximité de la déflagration et dont les corps ont été sortis des eaux.
Investigations en cours
Après avoir pu sembler, par un tweet ironique samedi matin, reconnaître à mi-mots une attaque ukrainienne, le conseiller de la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak a renvoyé plus tard vers une «piste russe». Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est, lui, contenté de dire, en évoquant la péninsule annexée: «Malheureusement, c'était nuageux en Crimée», sans parler de l'explosion.
Le comité d'enquête russe a affirmé avoir établi l'identité du propriétaire du camion piégé, un habitant de la région de Krasnodar, dans le sud de la Russie et que des investigations étaient en cours.
Approvisionnement des troupes pas menacé
Ce pont en béton, construit à grands frais sur ordre du président russe Vladimir Poutine pour relier la péninsule annexée au territoire russe, sert notamment au transport d'équipements militaires de l'armée russe combattant en Ukraine.
L'armée russe, en difficulté sur le front de Kherson dans le sud de l'Ukraine, a assuré que l'approvisionnement de ses troupes n'était pas menacé: «Le ravitaillement [...] s'effectue de manière continue et complète, le long d'un couloir terrestre et partiellement par voie maritime.»
Si Moscou s'est pour le moment gardé d'accuser directement l'Ukraine, le chef du Parlement régional installé par la Russie, Vladimir Konstantinov, a dénoncé un coup «des vandales ukrainiens».
(ATS)