C'est comme si chaque action déclenchait des réactions de plus en plus déjantées. La séquence la plus spectaculaire avait eu lieu jusqu'ici en juillet dernier, lorsqu'un homme avait avancé au volant de son poids lourd, alors qu'il y avait encore des gens sur la route devant lui. Nous avions alors titré (malheureusement sans exagérer): «Un chauffeur de camion allemand roule sur un activiste du climat».
Ce pétage de plomb d'automobiliste excédé n'est pas un cas isolé. Deux semaines après le très remarqué épisode du camion, on apprenait que les autorités allemandes mènent au moins 142 enquêtes pour agression sur des militants du groupe activiste et écologiste Letzte Generation (Soulèvement de la dernière génération). Dans la plupart des cas, il s'agirait d'accusations de blessures corporelles.
Objectif: la paralysie totale
C'est en Allemagne que la tension semble être à son paroxysme. Il faut dire que les militants en faveur du climat y sont particulièrement fougueux. Ces derniers motivent leurs actions en raison de l’engagement jugé insuffisant du gouvernement allemand en faveur de la réduction des gaz à effet de serre nocifs pour le climat, en particulier dans le secteur des transports. C'est du moins ainsi que Letzte Generation légitime ses nombreuses actions dont l'objectif affiché est de paralyser tout le pays.
Les manifestations pour le climat sont en effet presque quotidiennes en Allemagne. Aujourd'hui, c'est la scène d'une action de protestation datant de samedi dernier sur un pont entre Mannheim et Ludwigshafen qui fait sensation. Dans une vidéo devenue virale, on voit des activistes à nouveau collés à la route.
La scène semble habituelle jusqu'ici, mais elle ne tarde pas à dégénérer lorsque des policiers tentent de détacher les manifestants de l'asphalte. Une policière porte un bidon d'huile et en verse un peu sur la main d'un activiste. Elle se dirige ensuite vers l'activiste suivant et verse l'huile sur... la tête de la personne collée.
Quelles conséquences?
Le groupe Letzte Generation a partagé la vidéo sur X, anciennement Twitter, en écrivant — non sans humour: «Hop là! Le bidon d'huile de la policière a glissé.» Sans surprise, la policière risque désormais de faire face à des répercussions. La police de Mannheim s'est vue contrainte d'envoyer un communiqué de presse dans lequel elle fait référence à la vidéo. «Nous examinons actuellement si ce comportement entraîne des conséquences pénales et disciplinaires pour la fonctionnaire», commentent les forces de l'ordre.