Opposition entre Canberra et Pékin. L'Australie a accusé jeudi un chasseur chinois d'avoir eu un comportement dangereux, mardi, près d'un de ses appareils militaires en mer de Chine méridionale. Pékin a vite riposté, accusant en retour Canberra de violation de sa souveraineté.
«Le gouvernement australien a fait part de ses préoccupations au gouvernement chinois à la suite d'une interaction dangereuse et non professionnelle avec un avion de l'armée» chinoise, a déclaré dans un communiqué le ministère de la Défense à Canberra, précisant que l'incident était survenu mardi.
«Un risque pour l'appareil et l'équipage»
L'avion effectuait une patrouille de routine lorsqu'un chasseur chinois Shenyang J–16 s'est approché de lui et «a lâché des fusées éclairantes à proximité immédiate», selon la même source. Cette manœuvre «a présenté un risque pour l'appareil et l'équipage» australiens, a souligné le ministère.
Ces artifices lumineux sont passés à moins de 30 mètres de l'appareil, a décrit le ministre de la Défense Richard Marles sur la chaîne Sky News, précisant que personne parmi l'équipage australien n'avait été blessé. Des responsables australiens ont dit leur mécontentement aux autorités chinoises, à Canberra comme à Pékin, a indiqué Richard Marles.
Un «viol» de la souveraineté chinoise
En réponse, la Chine accuse l'Australie d'avoir «violé» sa souveraineté. «Un avion militaire australien a délibérément pénétré dans l'espace aérien des îles chinoises Xisha, sans l'autorisation de la Chine, et a ainsi violé la souveraineté chinoise et mise en danger la sécurité nationale», a déclaré devant la presse Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Celui-ci faisait référence aux îles Paracels, sous contrôle chinois, situées à quelque 2.300 kilomètres du sol australien. La Chine revendique, au nom de raisons historiques, la quasi-totalité des îlots de la mer de Chine méridionale, face à d'autres pays riverains (Philippines, Vietnam, Brunei, Malaisie) aux prétentions rivales.
Une décision internationale a toutefois statué que cette revendication n'avait aucun fondement juridique. «Depuis des décennies, (l'armée australienne) procède à des activités de surveillance maritime dans la région et le fait en accord avec le droit international, exerçant son droit à la liberté de navigation, de survol des eaux internationales» et de vol dans l'espace aérien international, a déclaré le ministère australien de la Défense jeudi.
Des tensions croissantes
«L'Australie attend de tous les pays, dont la Chine, qu'ils dirigent leur armée de manière sûre et professionnelle», a-t-il ajouté. Jeudi, l'Australie a aussi annoncé avoir repéré aux «abords maritimes» de son territoire une frégate et un croiseur, tous deux chinois, accompagnés d'un navire de ravitaillement. Canberra a dépêché une frégate pour les suivre, a indiqué Richard Marles sur Sky News.
En 2024, un chasseur chinois avait été accusé d'avoir intercepté un hélicoptère australien Seahawk dans l'espace aérien international et d'avoir libéré des fusées éclairantes sur sa trajectoire. L'année précédente, un destroyer chinois avait été soupçonné d'avoir envoyé des impulsions de sonar au large du Japon alors que se trouvaient immergés des plongeurs de l'armée australienne, les blessant légèrement.