Synthèse des événements
Des pourparlers russo-ukrainiens encourageants, Marioupol toujours malmenée

En ce 34e jour de conflit en Ukraine, les pourparlers russo-ukrainiens augurent une possible rencontre entre les présidents des deux pays. Marioupol reste au cœur des affrontements militaires. D'autres entreprises ont décidé de se désolidariser de la Russie.
Publié: 29.03.2022 à 23:16 heures
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Dernière mise à jour: 29.03.2022 à 23:47 heures
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Dans une Marioupol détruite, les civils sont sous la menace d'une prise de pouvoir de l'armée russe.
Photo: DUKAS

Les conditions d'une rencontre Zelensky-Poutine possibles

Les conditions pour une première rencontre entre le président ukrainien et son homologue russe depuis le début de l'invasion de l'Ukraine sont désormais possibles, ont indiqué Kiev et Moscou après plusieurs heures de pourparlers russo-ukrainiens mardi à Istanbul.

«Les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non nucléaire de l'Ukraine entrant dans une dimension pratique (...), il a été décidé, pour accroître la confiance, de réduire radicalement l'activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv», a déclaré le vice-ministre russe de la Défense.

«Après la discussion substantielle d'aujourd'hui, nous nous sommes entendus et proposons que la rencontre se fasse pour parapher l'accord», a ajouté le chef de la délégation russe et représentant du Kremlin, Vladimir Medinski.

Volody Zelensky a lui évoqué des signaux «positifs» à l'issue de ces pourparlers.

Dans ce climat qui semble plus favorable, le Conseil des ministres ukrainien s'est déroulé en public mardi, a annoncé le Premier ministre Denys Chmygal, pour la première fois depuis le déclenchement de l'invasion russe.

L'Ukraine veut des garanties, l'Europe est perplexe

L'Ukraine acceptera d'être neutre si elle obtient un «accord international» pour garantir sa sécurité, dont seraient signataires plusieurs pays agissant en tant que garants, a détaillé le négociateur en chef ukrainien à Istanbul, David Arakhamia.

Les dirigeants américain, français, britannique, allemand et italien se sont montrés circonspects après l'annonce de ces avancées dans les discussions russo-ukrainiennes.

Joe Biden, Emmanuel Macron, Boris Johnson, Olaf Scholz et Mario Draghi ont mis en garde, lors d'une conversation téléphonique, contre tout «relâchement de la détermination occidentale tant que l'horreur infligée à l'Ukraine ne serait pas terminée», selon Downing Street.

Ils se sont aussi dits d'accord pour «continuer d'accroître le coût payé par la Russie», selon la Maison Blanche.

Joe Biden a déclaré en particulier qu'il attendait de voir si la Russie «tient parole» sur une réduction de son activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv.

Les Bourses européennes ont elles renoué avec l'optimisme en terminant en forte hausse.

Marioupol toujours au cœur des combats et des négociations

Vladimir Poutine a exigé mardi que les «nationalistes» ukrainiens à Marioupol «déposent les armes» afin qu'on puisse «trouver une solution à la situation humanitaire» dans ce port stratégique, selon un communiqué du Kremlin publié après un échange avec Emmanuel Macron.

Ce dernier a de son côté estimé que les conditions pour lancer dans les prochains jours une opération humanitaire au secours des habitants de cette ville assiégée n'étaient «pas réunies à ce stade».

Volodymyr Zelensky a qualifié les attaques russes contre Marioupol de «crime contre l'humanité, qui se déroule en direct sous les yeux de la planète.» En visioconférence devant le Parlement danois, il a accusé Moscou d'y bombarder volontairement les abris des civils.

Nouveaux bombardements sur l'Ukraine

Douze personnes ont été tuées et au moins 33 autres blessées mardi dans une frappe russe ayant partiellement détruit le bâtiment de l'administration régionale de Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, selon un nouveau bilan donné par les secours ukrainiens.

Les forces russes ont par ailleurs bombardé l'aérodrome militaire de Starokostiantyniv (ouest), détruisant tous les stocks de carburant de cette ville, a annoncé son maire.

De nouvelles entreprises se distancient de la Russie

L'entreprise française spécialisée dans les articles de sport Decathlon a annoncé la suspension de ses activités en Russie en raison de problèmes d'approvisionnement.

Decathlon, présent en Russie depuis 2006 avec 60 magasins, est l'une des trois enseignes de l'association familiale Mulliez à être active dans ce pays, avec Auchan et Leroy-Merlin, qui y poursuivent pour leur part leur activité.

Par ailleurs, le cimentier suisse Holcim va se retirer du marché russe après avoir déjà suspendu ses investissements. Il y emploie plus de mille personnes et dispose de trois sites spécialisés dans la production de ciment.

Bientôt quatre millions de réfugiés

Le nombre de réfugiés ayant fui l'Ukraine depuis l'invasion ordonnée par Vladimir Poutine se rapproche de la barre symbolique des quatre millions qui pourrait être franchie dans les tout prochains jours, selon l'ONU, estimant à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l'intérieur du pays.

Avec 3'901'713 réfugiés ukrainiens, principalement des femmes et des enfants, l'Europe n'a pas connu de tels flots de réfugiés depuis la Seconde guerre mondiale.

Yacht de luxe et cave saisis

Un yacht de luxe avec piscine et cave à vin appartenant à un ressortissant russe a été saisi à Londres dans le cadre des représailles à l'invasion russe en Ukraine.

Le «Phi» est le troisième plus grand yacht construit par les chantiers navals néerlandais Royal Huisman, avec 58 mètres de long, d'une valeur de 38 millions de livres sterling (45 millions d'euros).

(AFP)



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