Synthèse de samedi
La Russie brise un cessez-le-feu, le monde exprime sa solidarité avec l'Ukraine

Neuf jours après le début d'invasion de l'Ukraine par la Russie, voici la synthèse de la situation de samedi 5 mars.
Publié: 05.03.2022 à 23:40 heures
Irpin, à l'ouest de Kiev a fortement été touchée par des bombardements samedi.
Photo: AFP

L'armée russe a annoncé samedi avoir repris à 15H00 GMT «l'offensive» après le report de l'évacuation de civils de deux villes assiégées dans le sud-est de l'Ukraine, dont le port stratégique de Marioupol.

L'évacuation a été reportée en raison de multiples violations russes du cessez-le-feu, selon la mairie de Marioupol, tandis que Moscou accusait les «nationalistes» ukrainiens d'empêcher les civils de partir et de profiter de la trêve pour consolider leurs défenses.

La prise de cette ville de quelque 450'000 habitants, située sur la mer d'Azov, serait un tournant dans l'invasion russe de l'Ukraine. Elle permettrait la jonction entre les forces russes en provenance de la Crimée annexée, qui ont déjà pris les ports clés de Berdiansk et de Kherson, et les troupes séparatistes et russes dans le Donbass.

Médiation lancée par Israël

Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a lancé samedi une médiation entre la Russie et l'Ukraine, avec des visites à Moscou puis Berlin et un entretien téléphonique avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Jusqu'à présent, il ne s'est pas joint au concert des condamnations internationales de l'invasion russe de l'Ukraine, en soulignant les liens solides qui unissent Israël à Moscou et Kiev.

Peu de détails ont filtré sur le contenu exact des discussions.

De nouveaux pourparlers lundi

Un troisième round de pourparlers entre l'Ukraine et la Russie se déroulera lundi, a annoncé samedi un membre de la délégation ukrainienne, David Arakhamia.

Pékin a appelé de son côté à des négociations directes entre la Russie et l'Ukraine lors d'un entretien téléphonique samedi entre le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi et son homologue américain Antony Blinken, selon un communiqué officiel chinois.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a d'ailleurs plaidé dans la presse espagnole pour que la Chine joue un rôle de médiateur dans le cadre d'un éventuel règlement du conflit.

Nouvelles menaces de Vladimir Poutine

Le président russe Vladimir Poutine a souligné samedi que la Russie considérerait comme cobelligérant tout pays tentant d'imposer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine, une revendication de Kiev que l'Otan a rejetée.

Le chef d'état-major américain, le général Mark Milley, a écarté samedi l'idée d'une zone d'exclusion aérienne en Ukraine, car cela signifierait «combattre activement» les forces russes.

Les Ukrainiens résistent

Les forces russes se rapprochent de Kiev, rencontrant une tenace résistance et bombardant parfois des immeubles d'habitation, notamment à Tcherniguiv, à 150 km au nord de la capitale, où des dizaines de civils ont été tués ces derniers jours.

Le président ukrainien a annoncé samedi que les forces ukrainiennes avaient lancé une contre-attaque autour de Kharkiv (nord-est), la deuxième ville d'Ukraine (1,4 million d'habitants), théâtre de bombardements parmi les plus intenses depuis le début de la guerre.

L'armée russe continue de pilonner les alentours de Kiev.

Un bilan encore incertain

Après dix jours de guerre, le bilan est impossible à vérifier de manière indépendante.

Kiev fait état d'au moins 350 civils et plus de 9.000 soldats russes tués, sans mentionner ses pertes militaires, et Moscou évoque 2.870 morts côté ukrainien et 498 côté russe.

Antony Blinken en déplacement

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken, arrivé en Pologne samedi, a salué ce pays pour l'accueil qu'il réserve aux centaines de milliers d'Ukrainiens en fuite et déclaré que Washington projetait d'avancer 2,75 milliards de dollars supplémentaires pour faire face à la crise humanitaire.

Quelque 1,37 million de personnes ont déjà fui l'Ukraine, selon l'ONU.

Antony Blinken s'est rendu à la frontière avec l'Ukraine, où il a rencontré le ministre ukrainien des Affaires étrangères. Il ira ensuite en Moldavie, qui connaît également un afflux d'Ukrainiens, et dans les trois États baltes, particulièrement préoccupés par les actions russes.

Déblocage de fonds et manifestations en masse

Des élus du Congrès américain ont promis samedi de débloquer 10 milliards de dollars d'aide pour l'Ukraine, lors d'un échange virtuel avec le président Volodymyr Zelensky.

De Paris à Londres, Rome ou Zürich, des dizaines de milliers de manifestants sont de nouveau descendus samedi dans les rues de grandes villes européennes, pour dire «stop» à la guerre et protester contre l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

De nouvelles sanctions envers la Russie

Comme de nombreuses entreprises, le géant sud-coréen Samsung Electronics a suspendu ses expéditions vers la Russie en raison des «événements géopolitiques».

Le géant espagnol du vêtement Inditex (enseigne Zara) a annoncé provisoirement arrêter ses activités en Russie, de même que l'équipementier sportif allemand Puma.

Les chaînes de télévision publiques allemandes ARD et ZDF et italienne RAI, ainsi que l'agence de presse hispanophone Efe, ont annoncé, après d'autres médias internationaux, suspendre leur couverture des événements à partir de Moscou, après la nouvelle loi russe punissant de jusqu'à 15 ans de prison la propagation d'informations visant à «discréditer» les forces militaires.

Les vols internationaux de la compagnie russe Aeroflot et de sa filiale lowcost Pobeda, confrontées aux sanctions internationales, seront suspendus à partir du 8 mars.

(AFP)


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