Des images montrent la mère de Navalny à la morgue
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Accompagné d'un avocat:Des images montrent la mère de Navalny à la morgue

Son corps serait en Sibérie et présenterait des ecchymoses
La famille de Navalny accuse ses «assassins» de brouiller les pistes

L'équipe de l'opposant au Kremlin Alexeï Navalny a confirmé son décès. Mais sa famille et ses soutiens n'aurait toujours pas pu récupéré son corps, qui se trouverait en Sibérie. Selon eux, les «assassins» de l'adversaire No 1 de Poutine brouillent les pistes.
Publié: 18.02.2024 à 11:29 heures
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Dernière mise à jour: 19.02.2024 à 09:10 heures
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L'entrée du camp pénitentiaire IK-3, également appelé Polarwolf, dans le cercle polaire russe
Photo: AFP via Getty Images
Daniel kestenholz, Leo Vonlanthen, Etienne Daman

Après la mort de l'éminent critique russe du Kremlin Alexeï Navalny, ses soutiens ont accusé les autorités d'empêcher la remise du corps de l'homme de 47 ans. Une démarche qui vise selon eux à brouiller les pistes qui mèneraient à «ses assassins». «Il est évident que les assassins veulent effacer leurs traces et c'est pourquoi ils ne remettent pas son corps et le cachent même à sa mère», a déclaré l'équipe de l'opposant russe samedi sur le service en ligne Telegram. 

Le média russe opposé au Kremlin «Novaïa Gazeta» a finalement révélé ce dimanche que le corps de l'homme politique se trouverait en fait à l'hôpital de district de Salekhard, dans le nord de la Sibérie. En outre, le corps du défunt présenterait des ecchymoses. Il n'y a pas eu de confirmation officielle de ces informations dans l'immédiat. 

Selon la porte-parole d'Alexeï Navalny, Kira Jarmisch, des enquêteurs ont expliqué à un avocat de l'opposant que la cause de sa mort n'était pas encore claire et que le corps devait faire l'objet d'examens plus approfondis. Les résultats ne devraient donc pas être connus avant la semaine prochaine.

La porte-parole de l'opposant a demandé que son corps soit immédiatement remis à sa famille. Selon elle, la mère d'Alexeï Navalny, Lioudmila Navalnaïa, s'est déjà rendue samedi à la morgue de la ville de Salekhard, près du cercle polaire, pour y récupérer la dépouille de son fils, mort dans la prison IK-3 – dit «Polarwolf» – dans le cercle polaire russe. En vain.

«Un assassinat politique»

La mère du défunt a d'abord été informée par un employé de la prison IK-3, dite «Polarwolf», que le corps de son fils se trouvait à la morgue de la ville de Salekhard, située à 50 kilomètres du camp pénitentiaire. Selon Kira Jarmisch, le décès d'Alexeï Navalny a été prononcé vendredi à 14h17. Cependant, lorsque la mère de ce dernier s'est rendue sur place pour identifier son fils, le bâtiment était fermé.

Par téléphone, elle et un avocat qui l'accompagnait ont été informés que le corps ne se trouvait finalement pas à la morgue. Un autre avocat d'Alexeï Navalny s'est vu dire que la cause du décès n'était pas encore connue et qu'un examen histologique supplémentaire avec autopsie avait été effectué. Les résultats devraient tomber dans plusieurs jours. Dans un premier temps, les autorités avaient évoqué un «syndrome de mort subite».

Une autopsie n'est pas nécessaire, a martelé l'ONG russe Ovd.info: «La cause du décès est déjà connue. Navalny est mort des suites d'un meurtre – un meurtre planifié, un meurtre méthodiquement exécuté, un meurtre dont l'Etat russe est coupable. Et ce n'est pas seulement un meurtre. C'est un assassinat politique.»

Manifestations et arrestations

Selon les autorités russes, Alexeï Navalny est mort vendredi dans sa prison, après s'être soudainement effondré. Le décès de cet opposant résolu au Kremlin a suscité la consternation, surtout dans les pays occidentaux.

En Russie aussi, des protestations – silencieuses – ont eu lieu: les gens ont déposé des fleurs et rendu hommage à Alexeï Navalny. Selon ovd.info, 109 personnes ont été arrêtées rien qu'à Saint-Pétersbourg et 39 à Moscou. Des arrestations ont également eu lieu dans 21 villes lors de rassemblements en hommage à l'opposant. Les premières sanctions ont été rapidement prononcées, notamment des travaux forcés de plusieurs jours et de lourdes amendes.

«Comme la peur – même celle de l'appareil du pouvoir – est grande face à un mort, si même le fait de déposer des fleurs en sa mémoire est considéré comme un crime», a écrit samedi sur le canal d'information Telegram Dmitri Mouratov , prix Nobel de la paix russe et fondateur du journal «Novaïa Gazeta», farouchement opposé au Kremlin.

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