Le président italien Sergio Mattarella a recadré mercredi Elon Musk, après ses déclarations polémiques sur des juges aux prises avec le gouvernement ultraconservateur de Giorgia Meloni, appelant le milliardaire à s'abstenir de «donner des leçons».
«L'Italie est un grand pays démocratique (...) qui peut se gérer lui-même dans le respect de sa Constitution», a déclaré dans un communiqué Sergio Mattarella. L'homme jouit d'une autorité morale très respectée en Italie bien que sa fonction soit essentiellement protocolaire.
Ne pas donner de leçons
«Quiconque, plus particulièrement s'il s'apprête, comme annoncé, à occuper un rôle important dans le gouvernement d'un pays ami et allié, doit respecter sa souveraineté et ne peut se permettre de lui donner des leçons», a écrit le chef de l'Etat. Il ne nomme directement le milliardaire.
Futur ministre de «l'efficacité gouvernementale» dans le gouvernement du président américain élu Donald Trump, Elon Musk s'est immiscé mardi dans un débat tendu sur la politique migratoire du gouvernement de Giorgia Meloni. Il a notamment critiqué des juges de la péninsule sur son réseau X.
Les juges de Rome mis en cause ont rejeté lundi la rétention d'un deuxième groupe de migrants transférés vers des centres gérés par Rome en Albanie, renvoyant l'affaire devant la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE). «Ces juges doivent partir», a commenté l'homme le plus riche du monde, réputé proche de Giorgia Meloni, mais aussi de Matteo Salvini, vice-chef du gouvernement italien et dirigeant du parti d'extrême droite La Ligue.
Elon Musk contre-attaque
Au moment où le président italien publiait son communiqué, Elon Musk attaquait de nouveau sur X les magistrats italiens, dans un commentaire à un message publié sur ce sujet par un autre utilisateur. «Est-ce que les gens en Italie vivent dans une démocratie ou est-ce une autocratie non élue qui prend les décisions?» a-t-il écrit.
Le milliardaire américain s'est ensuite entretenu avec Giorgia Meloni, lui faisant part de son «respect» pour le président Mattarella, selon une déclaration d'un porte-parole du milliardaire à l'agence de presse italienne ANSA. «Il souligne toutefois que la liberté d'expression est protégée par le Premier amendement de la Constitution italienne et qu'en tant que citoyen, il continuera à exprimer librement ses opinions», peut-on lire dans le communiqué.